Aquariophilie marine : la reproduction des hippocampes (3 ème partie, l’alimentation des juvéniles)
La reproduction des hippocampes est un miracle que peu d’aquariophiles ont la chance de pouvoir observer. Une fois les œufs éclos, tout n’est pas joué. Il convient d’être vigilant et nourrir les petits correctement.
Les juvéniles voient le jour avec une réserve alimentaire constituée par le sac vitellin, qui pourvoit à leurs besoins durant les 4 à 6 premières heures. Dans le délai, ils sont déjà en mesure de se nourrir. Le principal aliment qu’il est possible de leur proposer est le micro-plancton. Certes, il existe dans le commerce spécialisé des préparations qui en contiennent, mais elles ont l’inconvénient de polluer le bac.
L’élevage d’artémias est un autre moyen de pourvoir à leur alimentation, en prenant soin de retirer les œufs, pour leur offrir des nauplies fraîchement écloses. Les éleveurs privilégient généralement cette méthode. Les rotifères sont tout aussi appréciés. Certains choisissent de les préférer à toute autre nourriture durant les cinq premiers jours, à raison d’une concentration de 10 à 15 par millilitre. Si des aliments surgelés sont régulièrement inclus, il est ensuite plus facile de leur faire accepter des proies mortes à l’âge adulte.
Si par mégarde vous étiez dépourvu de petites proies vivantes à la naissance des petits hippocampes, un aliment en paillettes pour poisson peut convenir, en n’excédant pas trois jours consécutifs de distribution.
Les alevins se nourrissent dès l’aurore, en petites quantités mais fréquemment. Considérez que trois repas par jour leur donnent satisfaction. A partir de l’âge d’1,5 à 2 mois, des artémias adultes surgelés peuvent prendre le pas sur les micro proies. Faites-les préalablement décongeler et sélectionnez uniquement les plus petits d’entre eux. Vous pouvez éventuellement hacher les plus gros, pour qu’ils ne risquent pas de s’étouffer.
Si par malheur, des symptômes de manque d’air étaient visibles, comme une nage saccadée, une excitation anormale ou une nage ventre en l’air, tout n’est pas forcément perdu. Si l’hippocampe respire encore, il est possible de le prendre avec douceur entre deux doigts, tête vers le bas, et le secouer légèrement ainsi, jusqu’à ce qu’il expulse le morceau de nourriture en cause dans son museau, d’où il suffit alors de le retirer. Les artémias vivants sont quant à eux trop rapides pour qu’ils parviennent à les attraper, sans compter qu’ils pourraient mourir de l’ingestion des plus grands.
Tenez toujours compte de l’évolution et des réactions des petits, pour ne pas les affamer. En effet, à ce stade, certains sont rebutés par les artémias entiers. Les rotifères semblent d’autre part rencontrer un succès moindre. Il ne faut alors pas hésiter à revenir en arrière, et continuer à leur proposer le micro-plancton des débuts, jusqu’à ce qu’ils se résignent enfin à les accepter.
Entre 6 et 7 mois, vous pouvez ensuite progressivement ajouter les proies vivantes, en les mélangeant aux proies congelées.
Hélas, les jeunes hippocampes sont d’une extrême fragilité, et en dépit de vos soins, il n’est pas impossible qu’ils n’atteignent pas l’âge adulte. La distribution de nourriture doit donc toujours être accompagnée d’une observation attentive, pour limiter les pertes. N’oubliez pas de siphonner les reliefs des repas ensuite, l’eau devant demeurer d’une propreté extrême. Ce n’est qu’à l’âge de huit mois que les juvéniles peuvent enfin rejoindre l’aquarium des adultes.
Sources :
http://www.tfhmagazine.com/
http://hippocampus-info.com/
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