La toxicité des plumes chez les oiseaux à bec droit : le Pitohui
Le Pitohui fait partie des passereaux. Il en existe 21 sous-espèces. Toutes possèdent une particularité troublante, celle d’avoir un plumage toxique.
Son aire de répartition est assez large, puisqu’on le rencontre en Nouvelle Guinée et dans les îles voisines. Il mesure 23 à 25,5 cm et pèse entre 85 et 100 g. Il se nourrit d’insectes et de baies. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel.
Lorsqu’en 1989, un scientifique du nom de John P. Dumbacher a pris l’un d’entre eux dans ses mains, il a commencé à ressentir une démangeaison. En léchant ses mains pour comprendre ce qui avait pu provoquer cela, il a alors ressenti une sorte d’engourdissement au niveau des lèvres, faisant penser à la présence d’une toxine. Cet état, accompagné de sensations de brûlure, s’est prolongé durant plusieurs heures. Il a comparé cela à la piqûre d’une pile de 9 volts.
A l’époque, on ignorait l’existence d’oiseaux toxiques. Mais après analyse, la présence d’une toxine alcaloïde complexe, l’homobatrachotoxine, a été découverte dans les plumes de cet oiseau. Elle s’est avérée comparable à la batrachotoxine rencontrée chez les grenouilles venimeuses colombiennes (telles que la grenouille dendrobate bleue), qui fait partie des plus dangereuses substances toxiques naturelles. Elle agit ainsi sur les muscles, les terminaisons nerveuses et les connexions neuro-musculaires.
Le Pitohui à capuchon (Pitohui dichrous)semble être le plus toxique, suivi de près par le Pitohui variable (Pitohui kirhocephalus). La biologie des Pitohuis reste encore méconnue, de même que leur façon de synthétiser le poison dans leurs plumes. Les chercheurs supposent que cela est lié à leur alimentation, ce qui expliquerait les différents degrés de toxicité selon les lieux ou les espèces. En captivité, ils ne fabriquent pas cette toxine.
On ignore également comment leur corps peut y résister. Cela fonctionne comme un système de défense contre les serpents, faucons et autres prédateurs, y compris l’homme. La découverte d’une autre espèce possédant des caractéristiques similaires, l’Ifrita de kowald, ou Ifrita kowaldi, laisse cependant supposer que de telles défenses chimiques, pourraient exister chez d’autres espèces.
Sources :
http://www.youtube.com/
http://ibc.lynxeds.com/
http://animals.jrank.org/
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