La raie de mulet : le gène dun à l’origine d’une marque primitive chez le cheval
Vous avez sûrement déjà aperçu un cheval avec une longue ligne foncée qui s’étend du garrot jusqu’à la queue. Composée de poils noirs et bais, aux contours bien distincts, il s’agit d’une raie de mulet.
Cette particularité tire son origine des chevaux préhistoriques porteurs d’un gène nommé « dun ».
En effet, la raie de mulet est une marque primitive, présente chez les chevaux porteurs du gène dun. Egalement appelé gène « sauvage », ce gène de dilution éclaircit la robe.
Un cheval bai avec le gène dun aura une robe baie dun, plus proche de l’isabelle que du bai, un alezan deviendra alezan dun et un cheval noir héritera d’une robe gris souris.
En outre, le cheval porteur du gène possèdera à coup sûr une raie de mulet, souvent accompagnée d’autres particularités de la robe, telles des zébrures horizontales sur les membres (photo à gauche ci-dessous), des crins plus clairs dans une crinière et une queue bicolore.
Il existe toutefois des chevaux pouvant avoir une raie de mulet, dûe à l’action d’un gène de contre-illumination et non du gène dun.
Découverts en Mongolie il y a moins de deux siècles par le colonel russe Prjewalski, les chevaux de Przewalski possèdent tous une raie de mulet. C’est également le cas du Tarpan, petit cheval sauvage de l’Europe de l’Est, aujourd’hui disparu.
Le Tarpan a tout de même légué ses particularités à une race polonaise, le Konik polski. Chez le cheval de Przewalski, la raie de mulet s’est aussi transmise, via le gène dun, à plusieurs races actuelles.
La raie de mulet se retrouve notamment sur le dos de petits chevaux comme le Fjord, originaire de Norvège, le Highland, qui vient d’Ecosse. De l’autre côté de l’Atlantique, le gène dun s’est transmis à certains Quarter horse ou Appaloosa et autres chevaux féraux, c’est-à-dire revenus à l’état sauvage, comme le Mustang. Il ne faut pas oublier les premiers concernés, à savoir les mulets, les ânes et le Poitevin mulassier, issu d’un croisement entre une jument de trait et un Baudet du Poitou ! Les Haras nationaux ont par ailleurs reconnu en 2003 une race porteuse du gène dun, le Henson, petit cheval de la baie de Somme.
Cette marque primitive va souvent de pair avec un autre paramètre génétique, puisque ces races sont toutes connues pour leur rusticité.
Source : http://www.takh.org
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