Les Amazones et la vie en communauté : les différences de mode de vie chez les nombreuses espèces du genre
Il existe non moins de 31 espèces d’Amazones dans le monde, et une grande partie d’entre elles sont en déclin ou menacés. Cela s’explique tant par leur capture à l’état sauvage pour alimenter le commerce que par les changements opérés par l’homme dans leur environnement. La chasse et l’introduction d’espèces étrangères ont aussi leur part de responsabilité. Chaque espèce varie notamment par :
- la taille
- le nombre d’œufs pondus
- le régime alimentaire
- la quantité de nourriture nécessaire
- la qualité de ses rapports sociaux
- les efforts réalisés pour perpétuer l’espèce et les succès qui en découlent.
Mais ce ne sont là que quelques-unes des facettes de l’intérêt de ces perroquets. En règle générale, les Amazones sont des oiseaux dont les rapports sociaux sont particulièrement développés, ce qui se traduit par leur habitude de fourrager et nidifier en groupe, bien que certaines nuances existent d’une espèce à l’autre. Quatre d’entre elles seulement, originaires des Petites Antilles, tendent à se déplacer en famille plutôt qu’en groupe important :
* l’Amazone de Sainte Lucie, ou Amazona versicolor
* l’Amazone de Saint Vincent, ou Amazona guidingii
* l’Amazone impériale, ou Sisserou, ou Amazona impérialis
* l’Amazone à cou rouge, ou Amazona arausiaca.
On ne les rencontre en très grand nombre qu’à proximité des sources abondantes de nourriture. Lorsqu’elles nichent, elles se dispersent pour s’isoler du reste du groupe.
A l’opposé, d’autres Amazones, comme ceux des Antilles et du Mexique, préfèrent établir des nids très proches de ceux de leurs congénères, se déplaçant le plus souvent en colonie importante et se nourrissant de même.
Les rapports sociaux limités des espèces des petites Antilles se traduisent par le fait que les deux sexes fourragent séparément à l’âge adulte, durant la saison de la reproduction, et qu’ils nourrissent leurs petits séparément. Un tel comportement n’a jamais été observé chez les Amazones des Grandes Antilles.
Peut-être l’explication de ce phénomène est-elle purement écologique. L’une des possibilités serait que les espèces solitaires vivent dans un milieu exempt de prédateurs tels que les rapaces. De ce fait, vivre en communauté ne leur offrirait aucun intérêt du point de vue de la survie. En effet, la plupart des Amazones originaires des Grandes Antilles doivent faire face à des rapaces tels que le faucon pèlerin, particulièrement celles qui vivent au milieu des terres. Mais ceux-ci représentent apparemment une menace trop faible pour justifier la vie en colonie des Amazones.
Dans la zone des Grandes Antilles, seule l’Amazone de Cuba, ou Amazona leucocephala hesterna, présente un comportement similaire. Les parents nourrissent séparément les oisillons et se déplacent très peu en groupe en dehors de la cellule familiale. Ce psittacidé vit lui aussi dans un milieu où la menace des prédateurs est limitée.
De ce fait, il y a un lien indéniable entre le degré de sociabilité et celui de la menace que représentent les prédateurs. Une faible menace conduit les sujets à vivre en petit nombre, tandis que la présence importante de prédateurs conduit les Amazones à vivre au sein de larges communautés pouvant assurer leur protection par le biais d’un relais de sentinelles.
Sources :
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