Cheval : vers et vermifuges, comment s’y retrouver ?
« Dans une écurie, seuls 20% des chevaux transportent…80 % des vers », rappelle le Dr Pierre Bayssat*. D’où l’importance d’un protocole de vermifugation unique, suivant la saison et le mode de vie du cheval. Le cycle parasitaire est sans fin. Les vers adultes cherchent un hôte pour proliférer et le cheval fait tout à fait l’affaire. Une fois ingérés, les vers pondent des œufs qui s’accrochent aux parois de l’organisme. Ils sont ensuite expulsés, se retrouvent dans le crottin. Le cercle vicieux recommence et risque de contaminer d’autres individus. Les vers se déclinent en deux grands groupes : les hélminthes et les gastérophiles.
- Les hélminthes
Il existe deux sous-catégories, à savoir les cestodes (vers plats) et les nématodes (vers ronds). Les grands strongles, les petits strongles et les ascaris appartiennent à cette dernière. Bien que les grands strongles soient mieux traités aujourd’hui grâce à l’évolution des molécules, les jeunes chevaux sont plus susceptibles d’être atteints par les ascaris, avec un risque mortel avéré. Les cestodes sont plus connus sous le nom de ténias. Ces vers longs et plats s’accrochent à la jonction du petit et du gros intestin. Parfois à l’origine de coliques, ils engendrent un poil piqué et une baisse d’état général. Une grande majorité de chevaux peut être touché. Un peu à part, les oxyures s’attrapent surtout au box, toute l’année. Les vers femelles migrent vers l’anus et y déposent leurs œufs. Un cheval qui se gratte fortement la queue doit vous alerter.
- Les gastérophiles
Facilement reconnaissables, les gastérophiles sont des larves qui se logent dans l’estomac. A l’automne, les mouches pondent des œufs sur les membres et le poitrail du cheval. Celui-ci les ingère en se léchant et en se grattant. Les gastérophiles ont un pouvoir faiblement pathogène, sauf s’ils sont présents en très grande quantité.
Il n’y a qu’un moyen efficace de savoir quels vers habitent l’organisme du cheval : la coprologie. Le vétérinaire prélève un échantillon de crottin pour étudier le taux de parasites présent. Seul bémol, la coprologie ne permet pas toujours de détecter le ténia, car son émission se fait en discontinu. C’est pourquoi, par précaution, on vermifuge contre le ténia à la fin de l’année, en combinant cela avec des molécules luttant contre d’autres vers. Le seuil critique est compris entre 200 et 500 œufs/ gramme de crottin. Le vétérinaire aura le choix entre les benzimidazoles, le pyrantel et les avermectines, trois groupes de molécules efficaces sur les nématodes. Quant au praziquantel, son action est ciblée contre le ténia. Des vermifuges 100% naturels sont également disponibles. Ils limiteraient le développement de résistance chez les vers. Parlez-en avec votre vétérinaire.
Il est impossible d’éradiquer tous les vers, mais les vermifuges les maintiennent à un taux acceptable dans l’organisme. La clé d’une vermifugation réussie réside dans la réalisation annuelle d’une coprologie, suivie d’un protocole établi par le vétérinaire.
Sources :
* » Equidia » , la vermifugation (Docteur H)
Laisser un commentaire