Comportement des perroquets : hiérarchie et dominance, les idées reçues
Il n’existe pas de hiérarchie à proprement parler chez les psittacidés, du moins pas au sens où nous l’entendons. Croire le contraire reviendrait à projeter nos convictions sur eux.
Un perroquet ne va pas devenir dominant et agressif en captivité uniquement parce-qu’il est maintenu au-dessus du niveau de l’œil par exemple, contrairement à ce que nous lisons souvent. De même dans la nature, la position des oiseaux dans les arbres va bien au-delà de la notion de « hiérarchie ».
Pour bien comprendre leur comportement en captivité, il faut faire de même avec celui qu’ils ont dans la nature. Certains chercheurs considèrent que rien n’atteste l’existence d’un rapport de dominance à l’état sauvage. Ils confirment l’existence de différends et agressions entre les sujets observés, mais il semble que les agresseurs ne se montrent pas cohérents d’un incident à l’autre.
Ainsi, un perroquet qui a perdu lors d’un affrontement précédent peut tout aussi bien l’emporter lors de la confrontation suivante. Certes, le vainqueur peut être considéré comme dominant par rapport au perdant, mais cet ascendant se limite toujours à un cas précis. Aussi serait-il malvenu de reporter ce résultat sur l’ensemble des comportements de l’oiseau.
Il n’existe aucune preuve de hiérarchie sociale chez les colonies de psittacidés sauvages, tandis que c’est un phénomène avéré chez les mammifères. Si un tel rapport existe entre ces oiseaux, cela est sans doute limité au groupe qui compose la famille. Dans ce cas, pourquoi y-a-t-il autant de personnes croyant en un tel rapport social ? La réponse est qu’il s’agit d’un concept humain, donc facile à prendre comme argent comptant. En effet, le rapport de force social est commun pour l’homme. Durant l’enfance, il existe toujours des plus grands qui prennent le contrôle et donc l’ascendant, puis à l’âge adulte, les relations avec les autres adultes sont à nouveau hiérarchisées.
Il n’est pas rare d’observer une certaine forme de hiérarchie chez les psittacidés maintenus en captivité. En fait, un environnement artificiel encourage un comportement artificiel et contre-nature. Des groupes de perroquets confinés dans un petit environnement auront plus de chances de développer un comportement « dominant ». Or, si ces mêmes oiseaux se trouvaient dans leur milieu naturel, ils n’auraient pas à faire face à de tels rapports et pourraient sans doute les éviter. Il est facile de mal interpréter leur agressivité comme une réelle volonté d’établir un rapport de dominance. Pourtant, il n’est pas dans leur nature d’agir ainsi, que ce soit avec leurs congénères sauvages, ou des humains en captivité.
Aussi, différents facteurs peuvent expliquer leur agressivité lorsqu’ils sont placés au-dessus du niveau de l’œil de leur détenteur. Le désir de dominer ne devrait pas être considéré comme l’une de ces raisons. Dans toutes les sociétés, même hiérarchisées, cette notion repose sur plus d’éléments qu’une simple question d’altitude. Éviter cette comparaison anthropomorphique conduirait sans nul doute à une meilleure compréhension du comportement des perroquets.
Sources :
http://brooklynparrots.com/
http://voices.nationalgeographic.com/
http://budgiesareawesome.blogspot.fr/
Laisser un commentaire