Comportement : ennui, négligence et conséquences chez le perroquet

En matière de changement de comportement, l’ennui et la négligence sont en première ligne chez nos perroquets. Ces deux paramètres peuvent induire frustration, colère, morsures, cris et picage.

La vie à nos côtés est pavée de bonnes intentions, mais les efforts fournis se limitent souvent, hélas, aux premières semaines et premiers mois. Le maître enthousiaste et enjoué à l’arrivée de son nouvel ami ailé peut se révéler moins attentionné au fil du temps, ce qui n’est pas sans conséquence lorsqu’il s’agit d’animaux dont l’intelligence n’a d’égal que l’espérance de vie.

Les occupations quotidiennes peuvent venir à manquer régulièrement, voire se répéter chaque jour à l’identique, avec pour conséquence inévitable, l’ennui. Nos psittacidés doivent constamment bénéficier d’activités nouvelles et variées, mais aussi de sorties quotidiennes de plusieurs heures ainsi que de moments de connivence avec leur famille humaine.

Mais cela ne suffit pas à éviter les écueils. Le temps dont un oiseau a besoin auprès de son maître n’est pas invariable. Il dépend de son espèce et de celui dont il dispose déjà auprès d’autres oiseaux. Certains vivent en colonie dans la nature, d’autres pas, ce qu’il faut déjà prendre en compte. Le type d’élevage auquel l’animal a été soumis entre également en ligne de compte. Ainsi, un animal élevé à la main (EAM) a toujours besoin de davantage de temps avec son humain qu’un autre élevé par les parents (EPP) ou manipulé au nid (MAN).

Quels que soient le mode d’élevage et l’espèce, ses attentes méritent tout autant d’attention, car il existe toujours des cas particuliers, ce qui impose une nouvelle fois de se montrer attentif à ses besoins. Nous choisissons d’accueillir chez nous une créature qui n’a rien demandé pour l’être et qui bien souvent a été formatée pour être proche de l’Homme, à nous de faire face à ce que cette relation implique. Les attentions des premiers jours sont nombreuses et enrichissantes mais lorsque ce flux se tarit et que les interactions se raréfient, la déprime s’installe.

Vous avez des jouets divers en quantité, passez plusieurs heures par jour auprès de votre ami ailé hors de sa cage, vous pensez donc avoir fait le tour du problème et avoir gagné la partie ? Là encore, il n’en est rien. Le perroquet doit apprendre à jouer avec vous, mais aussi à s’occuper lorsqu’il est seul, ce dont il peut être incapable spontanément. Il faut bien souvent intervenir pour le lui enseigner, ce qui participe à le rendre plus indépendant, donc plus heureux, sans pour autant dénaturer la relation qui vous unit. Cela permet à votre compagnon de ne pas vivre chacune de vos absences comme une souffrance, pourvu que les autres conditions décrites soient remplies.

Lutter contre l’ennui et la négligence est, vous l’aurez compris, un travail de chaque jour, un engagement pour toute la vie d’un perroquet. Si tous ceux désirant acquérir un tel compagnon en avaient pleinement conscience, il est probable que bon nombre d’adoptions n’auraient pas lieu. L’intellect d’un psittacidé est extrêmement complexe à gérer. Si pour son maître «amour un jour» ne rime pas avec «amour toujours», il est probable qu’un problème de comportement va tôt ou tard faire son apparition.

Source : angelk