Science : un logiciel pour voir le monde à travers les yeux de nos animaux

Qui ne s’est jamais demandé comment les animaux voyaient le monde ? Sans doute pas les chercheurs de l’Université d’Exeter, qui ont consacré une étude à ce sujet passionnant, nous permettant enfin de voir à travers les yeux de certaines des espèces qui nous entourent.

Qu’ils soit à poil ou à fourrure chacun perçoit son environnement d’une façon différente, parfois surprenante pour les humains que nous sommes. Une équipe de scientifiques s’est donc lancé le pari fou d’élaborer un logiciel capable de modifier la perception des couleurs en transformant les images au format numérique en un format parallèle. L’objectif était à travers lui, de nous permettre de voir le monde qui nous entoure comme les animaux le feraient. Chiens, oiseaux, amphibiens, poissons, furets, reptiles et autres créatures se sont ainsi dévoilés lors des travaux entrepris.

L’Homme perçoit le spectre visible, c’est à dire les couleurs dominantes que sont le bleu, le jaune et le rouge, regroupés sous l’appellation «couleurs primaires». Mais les mammifères tels que les chiens, les chats et les vaches il en va autrement. Chez eux, le jaune et le bleu dominent, tandis qu’une vision basée sur la lumière ultraviolette, imperceptible pour nous, prédomine chez les oiseaux, les reptiles et les insectes.

Si chaque espèce a développé un type de vision spécifique, cette spécialisation s’explique avant tout par les impératifs qui lui sont liés, qu’il s’agisse d’alimentation, de reproduction ou encore de santé. Ainsi, les abeilles sont-elles capables d’identifier au premier coup d’œil les fleurs suffisamment matures pour produire du pollen, mais aussi de les localiser. La photo ci-dessus à droite présente à gauche ce que nous voyons en regardant une fleur et à droite, ce qu’une abeille voit. Il apparaît d’emblée davantage de nuances et de contrastes sur la dernière, ce qui va de pair avec un plus grand nombre d’informations. Chez les reptiles, la simple vue d’un partenaire du sexe opposé apporte quant à elle des indications suffisantes pour savoir s’il est prêt ou non à s’accoupler, ce qui est essentiel pour la survie de l’espèce.

L’image ci-contre présente à gauche la vue humaine d’un lézard sur une pierre, à droite la même image telle qu’un lézard la percevrait lui-même. Vous noterez que la tache située sur le flanc est largement plus marquée, et donc visible, sur la seconde. Les chercheurs ont d’autre part observé que certains crabes pouvaient détecter une femelle gravide au changement de couleur qui s’opérait sur sa tête, en relation avec les changements hormonaux qu’elle subissait.

Le logiciel créé par les chercheurs étant basé sur les couleurs, il laisse encore planer de nombreuses questions, car il n’est pas toujours facile d’établir la relation entre ce que les animaux voient et ce que cela leur apporte. Toutefois, il ouvre notre perspective sur leur monde, nous permettant de l’explorer sous un nouveau jour, en découvrir des subtilités qui nous avaient jusque là échappé, mais aussi mieux communiquer avec nos compagnons. En ayant une meilleure connaissance de ce que ces derniers perçoivent, nous pouvons en effet mieux comprendre et intégrer les mécanismes qui les font réagir.

Cette perception propre à chacun explique entre autres chose pourquoi la vue d’une image télévisée revêt généralement peu d’intérêt pour la plupart des espèces. Ce logiciel est disponible ICI, gratuitement et en open source, si vous souhaitez l’essayer.

Sources :

http://gizmodo.com/

http://www.jolyon.co.uk/

http://www.techly.com.au/

http://www.fastcodesign.com/