Comportement : quand la peur donne la nausée
Le stress peut générer des réactions physiologiques aussi intenses que surprenantes. Chez certains vautours, cela se manifeste par le vomissement. Charmant animal direz-vous.
L’Urubu à tête rouge (Cathartes aura) est un charognard. Dans son milieu naturel, il ne rencontre que peu de résistance, mis à part celle venant de quelques rapaces tels que l’aigle royal ou le grand Duc, pour qui il n’est ni plus ni moins qu’un repas sur pattes potentiel.
Lorsqu’il se trouve confronté à un danger potentiel important, il a une arme secrète bien à lui, destinée à éviter la confrontation. Il « vomit son repas » . Il s’agit pour lui de régurgiter la viande qu’il n’a pas fini de digérer, mais ce n’est pas un cadeau pour autant.
En effet, cette chair en partie fermentée par le biais des sucs digestifs libère une odeur si désagréable qu’elle peut dissuader le plus affamé des prédateurs.
Et si cela ne suffit pas, la projection seule de ce dernier repas acide à la face du rapace laisse une cuisante sensation de brûlure au moins aussi dissuasive. C’est en quelque sorte un vomissement à « double effet ».
Dans la nature, cela peut lui sauver la vie. En captivité, dans les parcs animaliers, c’est aussi parfois le traitement réservé aux soigneurs et aux vétérinaires lors des manipulations ou des soins. mieux vaut alors savoir à quand remonte son dernier repas.
La peur a une odeur, c’est un fait, comme l’ont démontré des recherches publiées en 2012 et relatives aux régurgitations produites par des jeunes rolliers d’Europe manipulés au nid. Chez cette espèce, l’odeur de la régurgitation produite va jusqu’à faire fuir les parents au lieu de les pousser à défendre leur progéniture.
Peut-être les vautours ont-ils eux aussi cette faculté de sentir la peur, eux qui sont déjà en mesure de sentir à des lieues l’odeur d’une carcasse putride grâce à une partie de leur cerveau extrêmement développée dans ce but. La science ne l’a pas encore découvert. Quoi qu’il en soit, cette réaction nauséeuse n’est pas très engageante pour le consommateur potentiel, et nous pouvons aisément comprendre qu’il passe alors son chemin.
Sources :
http://www.nytimes.com/
http://www.allaboutbirds.org/
http://www.arizona-writer.com/
http://thenaturegeek.blogspot.fr/
« Animal Physiology: From Genes to Organisms », par Lauralee Sherwood,Hillar Klandorf,Paul Yancey
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