Comportement : la peur des objets chez le chien (causes, symptômes, solutions)
Certains chiens partent se cacher ou se mettent à aboyer dès qu’ils voient un objet particulier. Il peut s’agir d’un objet inanimé, comme une statue ou un sapin de Noël, ou inanimé, comme un coussin ou un jouet.
Lorsqu’un chien a peur, il réagit avant tout à ce qu’il perçoit comme étant un signal de menace. Dans ce cas, la contrainte d’y faire face ne fait qu’accentuer la crainte. Plus le maître va l’obliger à s’approcher ou rester à proximité de ce qui l’effraie, plus il retirera un souvenir négatif profond et durable de cette expérience. Le confinement agissant comme un renforçateur de la peur, il est totalement exclu d’enfermer l’animal une nuit entière avec ce qui l’effraie, au risque de provoquer un effet de panique, un « Fear Factor » canin, avec les effets traumatiques que nous pouvons imaginer. De plus, au fil du temps, la peur finit pas se muer en agressivité chez certains sujets, ce qui est susceptible de rendre la situation plus dangereuse encore, surtout lorsque les causes sont elles aussi incontrôlables.
Le plus souvent, c’est face à un objet inconnu que le problème se pose. Vous rapportez fièrement votre dernière acquisition chez vous et voilà que votre compagnon est sous le choc, alors qu’elle trône fièrement au milieu du salon. Vous êtes sous le charme, tandis que lui ne voit qu’une créature dangereuse prenant possession de son territoire et susceptible de l’attaquer à la première erreur d’inattention. Dès lors il va mettre la queue entre ses pattes (cf photo ci-dessous à gauche), baisser la tête (cf photo ci-contre à droite) et tenter de passer le plus loin possible du danger supposé pour atteindre la destination qu’il s’est fixée. Il peut aller jusqu’à grogner, gémir ou aboyer. La réaction peut être amplifiée si l’objet produit un son, d’où la peur des accessoires électro-ménagers comme les aspirateurs et sèche-cheveux, mais aussi celle des jouets mécaniques tels que robots et poupées.
Sans le savoir, le maître peut lui aussi être à l’origine de la phobie. Parfois, avoir surpris le chien avec l’objet incriminé peut être l’élément déclencheur, un phénomène accentué si l’animal dormait et/ou que l’objet bougeait et faisait du bruit à ce moment-là. Il arrive même que certains maîtres s’en amusent ensuite et en jouent, provoquant (volontairement cette fois) la situation de stress déjà observée et renforçant sans le savoir la peur ressentie. Suivant le type d’objet concerné, il est possible d’agir directement sur le stimulus en le retirant pour le ranger hors de sa vue. Lui éviter la confrontation est quelquefois une bonne solution, mais les causes de la peur restent inchangées, cela ne résout rien mais nivelle la situation. En apparence tout va bien (en espérant que l’objet ne refera pas surface de façon impromptue, notamment en votre absence, hors de votre contrôle), mais il ne s’agit que d’un gommage illusoire.
Pour remédier à ce comportement, il faut agir et se pencher sur certains points importants :
- quel devrait être le comportement normal du chien dans une telle situation ?
- comment décrypter ses réactions, son langage corporel ?
- ses besoins sont-ils satisfaits ? (alimentation, affection, socialisation, sorties, etc…)
- quelles sont les conséquences prévisibles des différentes approches de son apprentissage ?
- comment gérer son environnement pour ne pas provoquer involontairement une situation à risque ? (lorsque la peur concerne un jouet, les enfants sont particulièrement exposés).
Chez un chien de nature attentive, il est généralement possible de modifier la réaction causée par le biais de la méthode du renforcement positif. En revanche, un animal excité ne parvient pas à se concentrer sur ce que le maître attend de lui et va répondre de façon dite « réflexive ». Dès lors, il va d’abord falloir agir sur son énervement, pour l’apaiser avant de pouvoir passer à la résolution du problème.
Obtenir une position assise peut à ce titre constituer une bonne base de travail. Ce type d’exercice participe au développement de la maîtrise de soi, de l’assurance et permet de mieux contrôler les conséquences de la confrontation de l’animal avec une situation inconnue et potentiellement stressante. Des encouragements peuvent aussi aider, surtout lorsqu’ils sont associés à la distribution de friandises lorsqu’il se rapproche volontairement de l’objet de sa crainte. Disposer quelques friandises près de l’objet en les rapprochant chaque jour davantage peut aussi fonctionner. Il s’agit d’interactions structurées. En parallèle, l’usage d’un collier DAP, qui délivre des hormones maternelles canines, aide le chien à se détendre.
Ces tactiques d’approche peuvent également être envisagées lorsque l’objet est mobile ou bruyant. Il faut simplement commencer par le laisser éteint. Placez des friandises autour comme précédemment et laissez votre quadrupède approcher. Une fois que l’animal semble rassuré, mettez l’objet en marche en position stationnaire en incitez à nouveau le chien à s’en approcher pour déguster des friandises. Une fois cette étape passée avec succès, faites de même en déplaçant l’objet, jusqu’à la totale désensibilisation. Votre compagnon va peu à peu assimiler sa présence à la distribution de friandises, lui attribuant ainsi une connotation positive. L’ensemble de ce désapprentissage de la peur peut requérir plusieurs jours à plusieurs semaines, mais il faut en passer par là et faire preuve d’une grande patience.
Sources :
http://www.petmd.com/
http://www.merckmanuals.com/
Laisser un commentaire