Santé : retrait d’une tumeur sur un poisson rouge (opération en images)

Si l’affection que nous portons à nos chiens et chats est capable de nous faire dépenser beaucoup d’argent pour veiller à les maintenir en bonne santé, combien d’entre nous seraient disposés à faire de même pour un poisson ? Et combien de vétérinaires seraient prêts à nous suivre ?

En septembre dernier, un poisson rouge âgé de 10 ans et prénommé George a été apporté par Lyn Orton et Pipe Joyce, ses maîtres, au « Lort Smith hospital » de Melbourne, en Australie. Il présentait une importante tumeur au niveau de la tête.

Pour mener à bien cette intervention, le Docteur Tristan Rich a préparé trois seaux. Le premier contenait une forte dose d’anesthésique, le second une dose plus faible, de façon à maintenir un état de sommeil constant et le troisième de l’eau claire, afin de favoriser le réveil du petit patient ensuite.

Après avoir plongé George dans le premier bac pour l’endormir, le Docteur Tristan l’a pris en charge. Il l’a sorti de l’eau, placé sur une serviette humide et a inséré un tube relié au second bac dans sa bouche, de façon à faire passer en permanence de l’eau dans ses branchies et lui apporter oxygène et produit anesthésiant à la fois. A ce stade, l’opération pouvait commencer.

Le vétérinaire a dès lors pu extraire la tumeur, une éponge en gélatine lui permettant de réguler le saignement. Hélas à l’heure actuelle, la médecine vétérinaire n’est pas très adaptée à des soins sur des poissons, aussi la tentative de faire une suture a-t-elle échoué, poussant le Docteur Rich à refermer la plaie avec une colle tissulaire, une technique habituellement employée sur de légères coupures superficielles chez l’Homme.

Une fois l’état du patient d’eau douce jugé stabilisé, celui-ci a pu être déposé dans son bac de réveil oxygéné à souhait, où il a rapidement repris conscience avant de recommencer à nager. Il a également reçu l’injection d’antibiotiques et d’antidouleurs ayant une action prolongée pour faciliter sa récupération.

Cette intervention a réclamé environ 45 minutes au vétérinaire, qui n’en était pas à son coup d’essai. Coût de l’opération (sans jeu de mots) 180 euros environ, pour des maîtres ravis dont le pensionnaire pourra espérer vivre encore 10 ou 20 ans supplémentaires. Ce prix s’explique par celui des produits anesthésiants, qui est le même quelle que soit l’espèce à endormir, selon le docteur, qui ne fait pas état de l’écart de dosage significatif qu’il pourrait y avoir entre un chien et un poisson.

Mais passons sur ce détail, car l’ablation d’une tumeur sur ce type de patient demeure extrêmement délicate. Elle exige une technicité que tous les praticiens ne maîtrisent pas nécessairement, aussi est-elle assez rarement envisagée et pratiquée. Dans le cas présent, Georges commençait à avoir des problèmes pour nager et ne s’alimentait plus, ce qui a contribué à justifier cette tentative à haut risque. Une fois rétabli, l’heureux animal à nageoires, a ainsi pu rejoindre ses semblables dans le bassin extérieur d’où il venait. Une fin inespérée pour une histoire comme nous les aimons tous.

Sources :

http://www.washingtonpost.com/

http://www.dailymail.co.uk/

http://www.independent.co.uk/

http://www.smh.com.au/