Catégories
Image de la semaine
Commentaires récents
    Archives (par date)

    Comportement : les poissons jouent-ils ?

    Comportement : les poissons jouent-ils ?Il est possible d’apprendre des tours à un poisson rouge ou de faire résoudre un casse-tête à une pieuvre. Mais ceux-ci considèrent-ils les activités proposées comme une distraction ? En retirent-ils du plaisir ou un autre intérêt quelconque ? C’est ce qu’une nouvelle étude parue le 30 septembre 2014 dans la revue «International Journal of Behavioral Biology Ethology» vient de révéler.

    Le Professeur Gordon Burghardt, de l’Université du Tennessee, l’assistant de recherches en psychologie Vladimir Dinets et James Murphy, du National Zoological Park ont successivement observé, étudié et filmé trois poissons mâles durant deux ans. Il s’agissait de cichlidés du lac Tanganyika, plus précisément de Tropheus duboisi. Le fait que les poissons viennent de façon répétée s’attaquer au thermomètre placé dans leur bac a convaincu le Professeur Burghardt que la notion de jeu intervenait.

    Comportement : les poissons jouent-ils ?Selon lui, le jeu consiste en un «comportement incomplètement fonctionnel dans le contexte ou à l’âge auquel il est réalisé et est initié volontairement lorsque l’animal ou la personne est plongé dans une atmosphère détendue ou à faible contrainte».

    Suivant cette définition, les chercheurs ont trouvé des indices pouvant signifier que les poissons étaient capables de jouer. Ils sont parvenus au même constat avec les guêpes, les reptiles et les invertébrés.

    Chez les poissons, une réaction vive de redressement a été interprétée comme telle, ce qui est d’autant plus logique d’après Burghardt que la psychologie du jeu fait partie intégrante de l’histoire de l’évolution des espèces.

    Il semble que les cichlidés mâles, qui ont été observés dans le cadre de ces recherches, soient assez turbulents. Ils passent leur temps à se battre ou à jouer, en alternance. Leurs affrontements eux-mêmes pourraient parfois être assimilés à du jeu, ce qu’ils font en déterminant la taille de la bouche de leur congénère.

    Chez les animaux, le scientifique considère qu’une partie du jeu n’a que peu ou pas de fonction précise. Il peut intervenir pour se dépenser, survivre, mais aussi apprendre, ce qui est le cas lorsque de jeunes poissons se livrent à des joutes visant à leur enseigner comment affronter leurs rivaux à l’âge adulte. Sergio Pellis a quant à lui constaté que lorsque les rats ne jouent pas à se battre lorsqu’ils sont petits, ils sont incapables de développer les compétences sociales nécessaires aux interactions avec leurs congénères.

    Dès lors, ils ne savent pas comment identifier un danger ou lui échapper, et parfois même comment se comporter correctement sexuellement. Le jeu est indispensable pour apprendre les techniques de combat propres à la survie, mais aussi les modalités de reproduction. Un poisson n’ayant pas pu jouer au stade d’alevin est donc de même incapable de se défendre ou s’accoupler, donc de survivre, car il n’a pas acquis le savoir-faire nécessaire pour y parvenir. Burghardt résume cela ainsi « le jeu est une partie intégrante de la vie qui fait qu’elle mérite d’être vécue ».

    Comportement : les poissons jouent-ils ?

    Sources :

    Highly Repetitive Object Play in a Cichlid Fish (Tropheus duboisi)

    http://akvaforum.no/

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Animogen 2015