Equitation : loger son cheval
Avant d’acheter un cheval se pose la question du logement. En box ou au pré ? Au club ou en face de la maison ? Trouver le bon endroit, celui qui correspond à vos attentes et à votre porte-monnaie est essentiel pour éviter les déceptions. Tour d’horizon des principaux modes d’hébergement.
1) Ambiance club
Parmi les 7 792 centres équestres adhérents à la FFE (chiffre 2010), il y a en pour tous les goûts et toutes les bourses. Sur place, vous pourrez évoluer grâce à des moniteurs diplômés et à des structures adaptées. Un conseil avant de choisir : assistez ou participez à une reprise. C’est l’occasion de voir comment le moniteur construit la séance et quelle est sa pédagogie. Les reprises à plus de 7 ou 8 cavaliers sont à éviter si l’on souhaite réellement progresser. Avoir son cheval au club ouvre aussi la porte au passage des Galops, mais aussi à tout un panel de disciplines : du dressage au saut d’obstacles, du horse ball au cross…le tout en développant des affinités avec les autres cavaliers. L’ambiance est en effet primordiale, autant avec l’équipe qu’entres les pratiquants. Vous aurez également la possibilité de sortir en compétition club ou amateur avec votre cheval, tout en bénéficiant des conseils du moniteur pour la reconnaissance du parcours et la détente. Là encore, la convivialité et l’entraide parmi la « team » du club est de mise pour un dimanche réussi. Stages ou cours particuliers sont souvent disponibles, pour se perfectionner ou régler un problème spécifique.
Deux modes courants de pension existent : en pension complète, vous seul montez votre cheval et profitez des installations quand il n’y a pas de reprise. La formule comprend en général un cours collectif par semaine. Si vous ne pouvez pas venir quotidiennement, des pensions avec sorties ou travail à la carte sont peut-être proposées. La demi-pension est, quant à elle, établiepar contrat avec un tiers. Le propriétaire définit avec ce-dernier les jours où il met à disposition son cheval, contre versement d’une somme définie. Autre solution, le propriétaire peut autoriser le club à utiliser son cheval pour des reprises.
Ce que l’on nomme le « mauvais plan » est le club usine avec ses dizaines et ses dizaines de box, des chevaux stressés, peu ou pas de sorties au paddock, pas de possibilité de pension au pré (au moins l’été), des reprises saturées, des moniteurs peu pédagogues, un esprit de compétition à outrance entre les membres du club, des délations ou vols… Vous venez vous détendre après une journée au bureau ? Fuyez !
Tarifs : comptez entre 100 et 300 euros pour une demi-pension, environ 500 euros pour une pension complète, et jusqu’à 800 euros dans les centres équestres rurbains 3 étoiles…Le tarif ne comprend pas les soins, ferrures, reprises et compétitions éventuels.
2) L’écurie de « proprio »
Cette structure est de taille plus réduite, mais dispose d’infrastructures de qualité. La présence d’un moniteur diplômé fera la différence. Pensions à la carte et sorties en compétition sont proposées. Ici aussi, privilégiez une écurie où règne une bonne ambiance et où travaille une équipe qualifiée.Certaines écuries se sont spécialisées dans l’accueil de chevaux retraités. Elles connaissent parfaitement les besoins liés à leur âge et offrent de grands espaces afin que les pensionnaires puissent se déplacer librement en groupe.
Le mauvais plan existe là aussi parfois lorsque vous avez trouvé cette pension pas chère sur un site de petites annonces. En réalité, les gérants ne déclarent pas cette activité et vous n’êtes pas protégé en cas de pépin. Les infrastructures sont inexistantes ou impraticables car régulièrement en mauvais état, les box sont paillés chichement et il n’y a pas de vétérinaire traitant pouvant se déplacer rapidement. A moins d’avoir une bonne étoile, allez voir ailleurs !
Tarifs : dès 200 euros pour une pension box simple, environ 300 euros et plus pour une pension travail ou mise en liberté. En région parisienne ou chez un cavalier pro réputé, les tarifs peuvent s’envoler. Au Polo de Paris, la liste d’attente est telle qu’il faut montrer patte blanche pour avoir un box…et payer environ 1 000 euros de pension par mois.
Les soins, ferrures, reprises et compétitions éventuels sont en sus.
Astuce : Comparez les tarifs de pension pré/box, box, et pré et faites le calcul à l’année. Exemple pour une pension box 300 euros/mois d’octobre à avril, puis une pension pré de 90 euros/ mois de mai à septembre. Cela revient, en moyenne, à 212 euros/mois de pension.
C’est le rêve : ouvrir ses volets le matin et apercevoir son cheval à deux pas… Ce mode d’hébergement demande du temps et des moyens. Il faut posséder ou louer un pré avec abri, ou construire un box attendant à un paddock. Le terrain doit être vaste pour entreposer du fourrage et la question de l’évacuation du fumier est à régler avant les prises de becs entre voisins ! Quelle que soit la formule choisie, le propriétaire doit s’astreindre à nourrir son cheval à heures fixes et être au maximum présent. Avoir son cheval chez soi ne convient pas au propriétaire novice. En plus d’une très bonne connaissance du comportement et des besoins du cheval, il devra savoir gérer le quotidien de son cheval, les stocks de fourrage et de concentrés, avoir le temps de sortir et de travailler sa monture, contacter maréchal ferrant, ostéopathe et vétérinaire, sans oublier de l’huile de coude pour réparer un abreuvoir qui fuit ou une clôture cassée.
Même si vous avez des chemins de balade à proximité ou travaillez dans un espace clos, renseignez-vous auprès de l’écurie la plus proche de chez vous. Vous pourrez peut-être louer leurs infrastructures ou prendre des cours. Il est toujours important d’évoluer sous le regard critique d’un professionnel pour progresser et faire disparaître les mauvaises habitudes.
Votre cheval aura aussi besoin d’un compagnon pour ne pas s’ennuyer. Cela veut dire de l’espace supplémentaire et un budget pour ce deuxième animal (cheval, âne ou mouton).
Le mauvais plan est possible si vous disposez un bout de terrain derrière chez vous et que vos voisins n’ont pas l’air enchantés à l’idée qu’un futur tas de fumier ne vienne embaumer leur linge. Vous comptez vous débrouiller seul malgré votre niveau galop 4 et vous ne savez pas quelles sont les différences de symptômes entre un coup de sang et une colique ? Abandonnez l’idée !
Tarif : variable en fonction des soins, des éventuels cours auprès d’un professionnel, de la location d’une carrière ou d’une pâture et de l’approvisionnement en fourrage (évolution du cours des céréales).
Avant de vous engager, visitez toujours les lieux. Ils doivent être propres, rangés et accueillants. L’à-peu-près est à bannir, on ne badine pas avec la sécurité et la santé des chevaux. Observez-les : sont-ils en bon état ? Leur box ou leur pâture sont-ils entretenus ? Ont-ils l’air sereins ou stressés ? Ont-ils des tics ? Ces détails reflètent la gestion de l’écurie. Une longue discussion avec le personnel permet de savoir si vous « pensez cheval » de la même façon. Enfin, tout accord doit être écrit noir sur blanc et signé par les différentes parties. Avec tous ces critères en tête et une liste de question préparées, vous êtes paré pour faire le tour des hébergements équestres….ou vous lancer vous-même dans l’aventure. Surtout, sachez trouver un endroit qui vous ressemble.
Source : Crincrin
Laisser un commentaire