Qu’est-ce-que l’imprégnation chez les animaux ?

Si l’adoption est pour nous une question d’identification, il faut rechercher comment cela fonctionne du point de vue d’un oiseau.

Konrad Lorens, médecin, philosophe et prix Nobel, a été l’un des premiers chercheurs à travailler sur la question de l’imprégnation dans les années 1930. Il était passionné par les oies cendrées, qu’il éleva pour comprendre leur comportement. C’est lui qui nomma  » empreinte  » le processus d’apprentissage de l’identité de l’oiseau. Leur mère étant la première chose mouvante que les oisons voient à la naissance il considérait que les petits l’assimilaient aussitôt en tant que telle. La période précédant la naissance était donc primordiale, et l’adoption dans le monde animal n’était qu’une question d’identification selon lui.

L’imprégnation se produit lorsqu’un animal est jeune, c’est à dire de la naissance jusqu’au sevrage. C’est la période au cours de laquelle il se construit, prend conscience de son espèce, du groupe auquel il appartient. C’est pourquoi l’homme, s’il intervient avant le sevrage en lieu et place des parents, sera considéré comme un congénère par le sujet, faussant les repères de celui-ci. Le petit s’identifiera alors davantage à l’espèce humaine, dont il se sentira plus proche.

Dès lors, il ne pourra être réintroduit dans la nature, auprès de ses semblables sauvages. Le problème peut aussi se poser en captivité, car l’animal sera incapable d’emblée de communiquer avec les siens, n’en ayant pas appris les codes. En effet, ne se reconnaissant pas comme un membre de son groupe, il ne pourra s’y intégrer. L’imprégnation médicale, en revanche, n’a aucune incidence sur le comportement futur de l’animal. C’est celle que l’on pratique dans les zoos et réserves, pour traiter l’animal sans influencer ses repères. Elle intervient sans se substituer aux parents, à un un moment où le petit sait déjà qui il est et à quel groupe il appartient. Seul le contact avec le soigneur, perçu uniquement comme une créature faisant partie de son environnement, est alors facilité, pour favoriser les soins à lui apporter.

Sources :
émission « L’Arche de Noé du 21ème siècle », France 5, août 2008
Nat Geo Wild
http://nobelprize.org/