Pourquoi les perroquets ingèrent-ils des minéraux ?
La géophagie consiste à ingérer des substances minérales. Dans la nature, les perroquets le font à même le sol ou la roche. Mais pourquoi agissent-ils ainsi ?
Une étude a été menée en octobre 1998 sur des psittacidés sauvages en Bolivie, dans la Valle de la Luna, ou le paysage a été modelé par les perroquets au fil des siècles (cf photo ci-dessous à droite). Elle a démontré que ces derniers en extrayaient les antidotes nécessaires pour neutraliser les toxines, telles que celles contenues dans les graines des fruits (cyanure). Ils ne viennent gruger la roche que tôt le matin, entre 06 h et 08 h, un peu comme pour prendre un traitement préventif. Six espèces de perroquets ont ainsi été observées, avec un pic atteignant 1044 oiseaux dans une même journée.
Les plus nombreux étaient des Aratingas weddelli (654), des Pionus menstruus (337), et des Aras severa (108). En fait, outre ses vertus d’antidote naturel contre les toxines contenues dans les plantes et les graines, la géophagie permet de faciliter la digestion. Elle agit également comme un tampon sur les acides, les minéraux venant les absorber tout en apportant un complément minéral indispensable à l’organisme. C’est pourquoi il est important de préserver les sites naturels des régions néotropicales, où les différentes espèces viennent recueillir les minéraux qui leur sont nécessaires.
Mais en captivité, nos oiseaux vivent dans un milieu protégé direz-vous. Alors pourquoi faudrait-il tout de même leur administrer un complément minéral ? La réponse est simple, nous avons beau mettre à leur disposition le meilleur, leurs besoins primaires restent les mêmes, et leur fragilité face aux toxines est accrue par le peu d’antidotes dont ils disposent.
Il convient par conséquent de retirer noyaux et pépins des fruits et de mettre à leur disposition en permanence un os de seiche et un bloc minéral. Des vitamines (Omni-vit) et du calcium (Calci-lux) doivent aussi être donnés régulièrement en quantité raisonnable. C’est à cette condition que l’organisme de notre perroquet sera un peu mieux protégé contre les substances nocives pouvant menacer sa santé.
Source : Biota Neotropica
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