La cigale : vie, chant et moeurs de l’insecte qui nous enchante tout l’été
La cigale est le symbole phare de la Provence. Cet insecte qui semble comme drapé d’une cape d’invisibilité se manifeste en été, trahi par son seul chant, produit par le mâle pour attirer la femelle, bien que les prédateurs y portent aussi un certain intérêt.
Chaque année, dès que le thermomètre indique au moins 22 °C, les premières cigales font leur apparition. Le mâle se distingue non seulement vocalement, puisqu’il est le seul à chanter, mais aussi physiquement, par sa petite taille et la forme creuse de son ventre (appelé « chapelle »), presque translucide lorsqu’il est exposé à la lumière. Il utilise ce dernier comme une caisse de résonance pour amplifier le son généré par les deux « cimbales », situées juste derrière les ailes, qui produisent un son strident caractéristique.
Mais la cigale n’est pas toujours telle que nous la voyons alors. En effet, elle passe les deux premières années de sa vie au stade larvaire, puis la larve devenue nymphe sort de terre pour venir se fixer contre un tronc d’arbre ou toute autre surface verticale et y muer. Lorsque son ancien exosquelette s’ouvre enfin, il libère un insecte ailé aussi vert que les feuillages, la cigale telle que nous la connaissons est née. Cette coloration lui permet d’attendre quelques heures à l’abri des regards que son corps devienne brun.
Dès lors, elle peut partir rejoindre ses congénères, tâchant comme ses parents avant elle, de trouver le ou la partenaire qui lui permettra de perpétuer son espèce. A ce stade, il lui reste 3 à 5 semaines d’existence pour séduire ou se laisser séduire. Lorsqu’un mâle parvient à s’accoupler, cela signe la fin de son existence, car il meurt. La femelle reste quant à elle sur l’arbre qui l’a vue être fécondée, puis dépose jusqu’à 400 oeufs sur une feuille ou au creux d’une brindille. Peu après l’éclosion, les petites larves tombées sur le sol s’y enfouissent pour recommencer le cycle.
Cette créature serait paraît-il le plus bruyant insecte au monde. Sur les 1500 espèces recensées, seule une vingtaine sont présentes dans le Sud de la France. Les cigales se nourrissent de sève, qu’elles recueillent en plongeant leur trompe dans les végétaux, sans pour autant causer de dégât sur les plantes et arbres qu’elles ponctionnent, une vertu unique.
Le nombre de cigales est en net déclin dans la nature. Pour ma part, bien que les entendant chaque été, une vingtaine s’étaient écoulées depuis l’observation de l’une d’entre elles. Certes, oiseaux, sauterelles, guêpes et mantes religieuses sont de redoutables prédateurs pour la cigale, mais l’Homme a sa part de responsabilité aussi. Les incendies, l’usage de pesticides et la déforestation jouent en effet un rôle important dans l’affaiblissement de sa population. Nous devons donc apprécier à sa juste valeur le privilège qui nous est donné de pouvoir encore entendre son chant de séduction.
Source : angelk
Laisser un commentaire