Comportements sexuels et rapports sociaux chez les perroquets, comment les identifier ?
Chez les perroquets, de nombreux comportements usuels visent à mettre en place des rapports sociaux ou ont un lien avec l’accouplement.
Le lissage des plumes en est un bel exemple. Face à face, deux oiseaux se toilettent mutuellement. Celui qui sollicite cette faveur baisse la tête pour le faire comprendre à son partenaire. La régurgitation est une autre expression de cet échange. Les « bécots » sont les prémices du comportement de régurgitation visant à alimenter la femelle durant la parade et lors de la couvaison des oeufs. Le mâle se tient au-dessus, car c’est lui qui va nourrir la femelle en cas de ponte. C’est le plus souvent l’oiseau dont le caractère est le plus affirmé par rapport à l’autre qui « nourrit » ce dernier. Juste avant de passer à l’acte, il monte et descend la tête par saccades, ces soubresauts indiquant la remontée des aliments dans son jabot. Cela permet aux deux psittacidés de renforcer les liens qui les unissent, les motivations étant d’ordre sexuel.
Cet ensemble d’attitudes peut être observer non seulement chez un couple mixte (mâle + femelle), mais aussi entre deux animaux du même sexe. Les rapports sociaux observés alors et l’équilibre sont similaires à ceux décrits plus hauts, pouvant aller jusqu’à des tentatives d’accouplement. L’un est alors plus entreprenant et l’autre plus soumis. Par conséquent, l’observation de comportements liés à la reproduction n’est en aucun cas le gage de posséder un couple, du moins au sens où nous l’entendons pour viser la reproduction.
Mais il existe aussi une période durant laquelle les rapports intraspécifiques sont neutres. Elle intervient entre la fin du sevrage et la saison de reproduction suivante. Les perroquets interagissent alors beaucoup moins avec les membres de leur colonie. On observe également des agressions moins violentes et une expression moins fréquente des comportements à connotation sexuelle.
Les jeunes vivent au sein de groupes sociaux avant de parvenir à la maturité sexuelle et de prendre conscience de leur attirance pour le sexe opposé. Contrairement à l’idée véhiculée par la comportementaliste aviaire Johanne Vaillancourt, il semble que les oiseaux ne choisissent pas véritablement leur partenaire à cet âge, consciemment ou non. Certes, ils opèrent certains rapprochements, se perchant au contact d’autres perroquets et pratiquant le lissage mutuel des plumes. Mais cela ne trouve aucune explication d’origine sexuelle, d’autant plus que ce comportement est observé autant entre des sujets du même sexe qu’entre ceux du sexe opposé. Cette dernière observation a été vérifiée y compris en présence d’un nombre suffisant de psittacidés d’un âge proche pour former des couples mâles-femelles.
Les scientifiques pensent que les gris du Gabon sont monogames. Ils se reproduisent parfois relativement près les uns des autres dans la nature, dans des colonies pouvant atteindre plusieurs centaines de couples. En revanche, les perroquets du Nouveau Monde se mettent à l’écart du groupe pour nidifier. Les liens tissés entre des juvéniles avant la maturité sexuelle peuvent conduire à la formation d’une union durable, mais ce n’est pas une fin en soi.
Ce qui est certain, c’est que lorsque les deux membres d’un couple sont en âge de se reproduire, le mâle est la plupart du temps dominant au sein de celui-ci. Chez les gris D’Afrique, les comportements sexuels n’ont pas été décrits de façon détaillée, mais certains sont explicites. Les deux partenaires marchent de long en large, laissant traîner leurs ailes. Ils se grattent mutuellement avec la patte et frottent leur bec contre celui de l’autre. Une sorte de « bataille de bec » est parfois le préliminaire à la régurgitation. L’animal se pavane, poitrine bombée et plumes du cou gonflées, la queue en éventail, émettant de petits gloussements.
Mais en réalité, peu d’attitudes sont propres à indiquer une comportement de reproduction, puisque toutes celles que nous venons de décrire sont déjà observées tout au long de l’année. La période de la reproduction les rend juste un peu plus fréquentes. Au début de celle-ci, les mâles deviennent sensiblement plus agressifs. Les oiseaux cherchent un endroit où nidifier et lorsqu’ils pensent l’avoir trouvé, le défendent contre les agresseurs, réels ou supposés. Dans la nature, le nid est édifié à 20 ou 30 mètres du sol. Le mâle et la femelle aménagent une cavité en la creusant à l’aide de leur bec, utilisant la sciure ainsi obtenue pour former une couche confortable sur le fond. L’accouplement se déroule souvent en plusieurs temps, car la femelle a tendance à repousser son « Roméo » assez souvent (le coup de la migraine sans doute). C’est cette dernière qui met en branle la copulation qui permet au mâle de la féconder.
Lorsqu’elle se sent prête, elle adopte une position sans équivoque, corps plaqué au sol, croupion et tête légèrement relevés. Chez les novices en accouplement, les signes extérieurs sont plus ouvertement affichés que chez les sujets plus expérimentés. Chez ces derniers, les préliminaires sont moins marqués et les signes visibles moins nombreux, ce qui donne parfois lieu en quelque sorte à un « accouplement spontané » aux yeux du détenteur.
Il est ainsi possible pour un observateur averti de distinguer un débutant d’un Dom Juan confirmé. Le processus d’accouplement peut comme nous l’avons vu, passer complètement inaperçu face à un couple ayant déjà pondu avec succès. Mais les comportements liés à la reproduction sont déjà tellement observés quotidiennement, en tant que mode de communication, que seule l’expérience du détenteur peut ensuite faire la différence.
Le lissage des plumes mutuel participe à la séduction et entretient les rapports sociaux.
Remerciements : un immense merci à belette06 d’avoir accepté de partager ces moments d’intimité de Crispy et Cracotte avec nous.
Source : angelk
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