L’alimentation de la jument durant la gestation et la lactation (besoins, progression, conséquences)
Pour qu’un poulain soit en bonne santé, il faut tout d’abord que sa mère le soit, le sort des deux étant lié jusqu’au sevrage. Mais la principale erreur commise est la surdose de protéines durant la gestation.
Bien souvent, l’apport en vitamines et minéraux est insuffisant pour couvrir à la fois les besoins de la jument et ceux de son petit. Pire encore, la concentration protéique et énergétique est réduite durant la lactation, alors que la mère (et donc le poulain) en a le plus besoin. Cela vise à stabiliser le poids de la jument, mais plus tôt qu’il ne le faudrait.
Pour ne pas sous-alimenter la mère, il faut maintenir des rations alimentaires assurant le poids de forme et l’activité jusqu’au second trimestre voire au septième mois de gestation. Une fois le terme passé, elle a besoin d’avoir autant de fourrage qu’elle peut en consommer, autrement dit du foin à volonté.
En revanche, l’apport de grains de céréales doit être contrôlé. Les protéines et l’énergie essentielles pour la mère sont alors apportées par la pâture (lorsqu’elle est présente en quantité suffisante), tandis que les aliments du commerce procurent les vitamines et minéraux nécessaires durant la seconde moitié de la gestation. Il ne faut pas oublier, l’eau, qui doit comme toujours être mise à disposition en permanence.
A défaut, le risque de malformation du fœtus est important. Les risques encourus peuvent aller jusqu’à la mort de l’embryon lorsque la jument est mal nourrie. Le fait est que si cette dernière souffre de carences en vitamine A, calcium, magnésium et phosphore, elle donne souvent naissance à des petits affaiblis, donc plus sensibles et enclins à développer des problèmes de santé.
Or, il n’y a aucun moyen d’avoir la certitude en l’observant qu’elle reçoit une alimentation suffisamment riche. Il faut agir préventivement par une supplémentation. D’autre part, le recours à une alimentation haut de gamme offre l’avantage de permettre d’interrompre cette supplémentation en vitamines et minéraux dès la naissance du poulain.
Dès le début de l’allaitement, les grains de céréales priment. Certains éleveurs recommandent l’ajout d’un ferment favorisant la digestion du calcium et du phosphore contenus dans ses aliments.
C’est alors que la consommation de céréales doit être surveillée plus attentivement. Le pic de lactation survient au bout de sept semaines environ. C’est alors que la mère a le plus grand besoin de céréales. En effet, durant les trois premiers mois, elle va progressivement produire de plus en de lait (jusqu’à atteindre 18 l par jour) pour nourrir son petit. Une fois ce pic passé, il faut progressivement réduire la part de grains pour éviter à son organisme d’accumuler des graisses inutiles.
Le régime alimentaire d’une poulinière doit donc tenir compte de plusieurs facteurs essentiels :
- les besoins spécifiques au type de cheval concerné suivant le gabarit, l’exercice auquel il est soumis régulièrement,etc
- les changements physiologiques intervenant dans la gestation
- l’apport nutritif des aliments proposés
- les limitations dans l’apport physiologique de certaines rations, la pâture disponible étant souvent insuffisante à la fin de l’hiver, vers le terme du poulinage.
Ainsi, une jeune jument de deux ou trois ans requiert une proportion plus importante en protéines qu’une jument mature. Les recherches scientifiques menées dans ce domaines ont également démontré qu’un équidé en excellente condition physique avait de meilleures chances de mener une gestation à terme sans problème, qu’il perde ou gagne du poids durant cette période de onze mois. C’est la raison pour laquelle il faut toujours se faire accompagner par un vétérinaire et éventuellement un nutritionniste équin dans ce processus qui exige une certaine préparation physique, la gestation, la mise bas et l’allaitement sollicitant avidement les réserves de la mère.
Sources :
http://www.uky.edu/
http://www.horses-and-horse-information.com/
http://www.selectbreeders.com/
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