Santé : brûlure du jabot et fistule chez les perroquets (cause, symptômes, traitement)
La brûlure du jabot est l’une des conséquences les plus graves du nourrissage à la main des jeunes perroquets, causant souvent leur perte. Cela se produit lorsque la pâtée est servie trop chaude, c’est à dire à 40 °C et au-delà.
Le jabot est constitué d’une membrane très fine. Lorsqu’il est exposé au contact d’une chaleur excessive, sa muqueuse est endommagée, au point qu’il peut se produire une déchirure appelée fistule, qui fait communiquer une cavité ou un organe avec un autre, voire avec l’extérieur de l’organisme. Elle résulte de la chute de la croûte formée sur la chair brûlée. Ce trou n’est pas toujours visible d’emblée, notamment lorsque les plumes qui le recouvrent le masquent. Néanmoins, le danger est important pour l’animal.
Lorsque l’on décèle une brûlure du jabot juste après le nourrissage, il faut tout d’abord tenter de le refroidir en appliquant une poche de glace contre la peau, puis rincer à l’eau froide. Cela permet de stopper la cuisson de la muqueuse, très douloureuse pour l’oisillon, et ainsi réduire la portée des dégâts.
Hélas, le plus souvent, le maître inexpérimenté ne remarque pas immédiatement la brûlure, car elle se situe à l’intérieur du jabot. Mais il est primordial de consulter un vétérinaire aviaire dès l’identification du problème. Au premier degré de la brûlure, seule une rougeur est visible. Au deuxième degré, des cloques apparaissent. Au troisième degré, la brûlure touche toute l’épaisseur de la peau, causant la nécrose des tissus, et éventuellement une fistule.
Le praticien prescrit généralement des antibiotiques ainsi que des antifongiques. Parallèlement, le nourrissage doit être adapté à l’état critique de l’oisillon. En effet, il faut l’alimenter plus souvent, mais avec des rations moins importantes, de façon à ne pas forcer sur l’élasticité des tissus endoloris. Lorsqu’une croûte se forme sur la surface et qu’une fistule apparaît, il est également de rigueur d’envisager une réparation chirurgicale.
Là encore, les jours du psittacidé sont menacés, car si l’intervention a lieu trop tôt après l’accident, les tissus abîmés peuvent se déchirer malgré les sutures, et l’état s’aggraver. Le vétérinaire doit donc connaître ou estimer avec le plus d’exactitude possible le délai qui s’est écoulé depuis la blessure. Si cette dernière n’est pas trop sérieuse ou qu’elle est soignée à temps, la guérison peut être totale, sans aucune séquelle. Le meilleur moment pour opérer, le cas échéant, se situe lorsque la plaie est propre et rosée, exempte de chair nécrosée, avec des bords nettement délimités.
Il serait très facile d’épargner ce type de dommage à nos jeunes perroquets, en n’utilisant pas de four à micro-ondes, car cet appareil ne réchauffe pas les aliments uniformément et crée des zones chaudes et des zones froides, ce qui peut être trompeur, et d’autant plus dangereux. Le bain-marie est le meilleur moyen de maintenir la pâtée au chaud uniformément, en y plaçant un thermomètre pour plus de sécurité, pour la servir entre 35 et 37 °C, comme nous l’avons indiqué dans notre sujet concernant le nourrissage d’un perroquet non sevré.
A ce titre, il est important de rappeler que le nourrissage à la main (EAM) ne doit pas être entrepris à la légère. Il doit être laissé à la charge de l’éleveur, qui saura mieux que personne gérer cette étape très délicate de la vie de l’oiseau juvénile. Le risque majeur de brûlure de jabot en est une preuve supplémentaire.
Sources :
http://theparrotuniversity.com/
http://www.birdchannel.com/
http://www.scottemcdonald.com/
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