Education : pourquoi faut-il toujours donner le même nom aux objets en parlant à nos perroquets ?

L’apprentissage de notre mode de communication à nos oiseaux est une tache réclamant beaucoup d’application. Comme tous les élèves, ceux à plumes ont besoin d’entendre régulièrement un mot précis pour l’assimiler et en intégrer le sens. De ce fait, il faut toujours faire appel au même terme pour désigner une chose précise.

Dans le cadre de l’apprentissage des perroquets, le Docteur Irène Pepperberg a contribué à démontrer de nombreuses aptitudes communes avec de jeunes enfants. L’une d’entre elles est d’attribuer très tôt une étiquette exclusive à chaque objet. Cela consiste à considérer que chaque chose a un et un seul nom, se référant à l’objet dans son ensemble plutôt qu’à l’une de ses fonctions.

Mais les psittacidés peuvent aussi comprendre, tout comme eux, que plusieurs de ces étiquettes puissent s’appliquer à un même objet, et s’ajouter les unes aux autres au lieu de se remplacer. C’est le cas par exemple lorsque l’on dit « voici une clé, une clé verte » . Les deux affirmations s’additionnent, car le fait de dire que la clé soit verte ne l’empêche pas de pouvoir être une clé.

Il se forme ainsi peu à peu dans l’esprit de l’oiseau une classification des étiquettes par ordre d’importance, un ensemble et des sous ensembles. Dans l’exemple cité ici par exemple, il retiendra qu’il s’agit toujours d’une clé (étiquette principale), mais que celle-ci peut être verte, jaune, etc. C’est ainsi qu’Alex, le perroquet éduqué par Irène Peppeberg, a pu apprendre à reconnaître et indiquer pour un objet donné des sous catégories comme la forme, la couleur, etc.

Ceci explique pourquoi il faut toujours utiliser les mêmes mots principaux lorsque l’on apprend notre langage à un oiseau. En effet, si à chaque fois l’étiquette principale qui désigne quelque chose diffère, par exemple « la clé », puis « le truc », puis « le machin », il ne pourra associer de sens précis aux mots appris, et donc assimiler leur sens. Toutefois, certains psittacidés ont des aptitudes moindres, des difficultés à assimiler qu’il peut y avoir des sous ensembles. Ils répondront alors « clé », même si la question porte sur la couleur de celle-ci. Il faut alors insister davantage sur l’association des deux notions, en recommençant par l’assimilation de la notion principale, à savoir ce qu’est une clé. C’est ainsi qu’ils progresseront dans l’apprentissage.

Source : http://www.linguistics.pomona.edu/