Comportement : l’influence du sexe et de la race des chiens sur leur agressivité
L’agressivité est un problème fréquemment rencontré par les comportementalistes canins. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il s’agisse du phénomène le plus courant, mais que les maîtres consultent davantage lorsqu’il se manifeste, craignant sans doute pour leur sécurité et/ou celle de leur entourage. Les scientifiques ont recherché l’existence d’une corrélation entre cette agressivité et le sexe ou la race des animaux concernés.
La possibilité qu’un mâle y soit potentiellement plus enclin qu’une femelle, ou inversement, a été étudiée au travers de huit vecteurs majeurs. C’est ainsi que ce comportement a été analysé suivant que la domination, la possessivité, la protection, la prédation, la punition, la douleur ou l’agressivité intra-spécifique (entre chiens) en étaient les déclencheurs.
Globalement, il apparaît que les mâles, quelle qu’en soit la cause, y sont plus enclins. Les attaques visent le plus souvent la domination et les combats entre animaux du même sexe. De plus, ils sont moins influencés par la peur ou la prédation. Les chercheurs ont néanmoins pu établir l’existence d’un rapport fréquent entre domination et possession. L’agression suscitée par la peur, voire la phobie, ou l’anxiété est en général un phénomène isolé quant à elle. Mais les femelles stérilisées et les mâles non castrés ont une tendance plus marquée à l’agressivité.
Mais il est un autre constat issu de ces travaux qui nous interpelle davantage. En effet, même si ces travers sont présents chez de nombreuses races canines, certaines sont plus » à risques » que d’autres. Les scientifiques ne font pas le jeu des éleveurs ici, puisqu’ils affirment que les chiens de race se montrent largement plus agressifs que ceux croisés, qui n’appartiennent à aucun genre précis. Cette assertion n’est pas sans conséquence. Nombre de maîtres adoptent des chiens de race, par plaisir, certes, mais aussi pour optimiser les chances d’avoir un compagnon en bonne santé, sans tares génétiques, du fait de la sélection de ses origines. Ce dernier argument est d’ailleurs largement mis en avant par les vendeurs. Cela donne à réfléchir. Peut-être devrions-nous choisir, à l’avenir, entre santé et agressivité en préférant un animal aux origines incertaines, un sans papiers, à un autre issu de l’élevage officiel.
L’avis de boubou : l’agressivité du chien est souvent due à un problème de dominance. Pour ma part, je considère qu’il y a plusieurs formes de dominance : celle entre chien, que l’on peut appeler la dominance comportementale, et la dominance sexuelle. Les mâles ont souvent une dominance sexuelle très marquée. Lorsque je rencontre un chien agressif, je procède de la façon suivante : je demande aux maîtres de remettre en place la liste de prérogatives de dominance accompagnée de séances d’éducation. Si cette agressivité est toujours présente après une quinzaine de séances et que le chien est un mâle, je conseille alors une castration chimique, afin de voir si cela apporte un changement. Si c’est le cas, on pourra envisager une castration chirurgicale. La stérilisation de la femelle ne joue pas sur le caractère agressif de celle-ci. Pour tous ceux qui décident d’acquérir un chien, je conseille vivement de mettre en place des prérogatives de dominance dès l’arrivée de l ‘animal, et surtout des limites dans l’affection que l’on peut donner à un chiot. Il est également conseillé de regarder le comportement de la mère, qui est un critère de référence important, et laisser le chiot avec elle pendant trois mois. Enfin, il faut le socialiser en le promenant en ville. Après dix jours d’adaptation avec ses nouveaux maîtres, il est temps de commencer ses cours d’éducation.
Source : http://www.sciencedirect.com/
Laisser un commentaire