Les perroquets peuvent-ils s’entendre s’ils ne sont pas de la même espèce ?
Les liens tissés dans un couple de perroquets sont parmi les plus solides du mode animal. La plupart d’entre eux consacre beaucoup de temps au contact physique, à la défense du territoire, la construction du nid, l’élevage des oisillons, etc.
L’instinct grégaire peut être un atout comme un inconvénient pour les psittacidés de compagnie. Si un perroquet vous choisit comme compagnon, il vous sera très attaché et vous témoignera énormément d’affection. Son besoin de contacts sociaux explique dailleurs pourquoi un sujet isolé est plus facile à éduquer qu’un autre vivant en couple.
Plus vous consacrez de temps à votre « bête à plumes », moins elle est sujette aux problèmes comportementaux propres à la vie en captivité. Le problème est qu’une fois lié à son humain, le psittacidé peut développer une attitude possessive et territoriale, défendant âprement son « partenaire » et l’espace dans lequel il évolue. Cette notion peut s’étendre de sa cage à l’ensemble de la maison. Le seul moyen d’y remédier est alors la prévention, en mettant l’animal régulièrement en présence de l’ensemble de la famille dès les premiers jours. Si chacun lui consacre un peu de temps pour jouer, le nourrir ou seulement lui parler, c’est encore mieux, pourvu qu’il soit soumis à des interactions provenant de personnes variées. Tout cela permet au moment de la maturité de réduire l’impact des changements hormonaux sur son comportement.
L’idée d’accueillir un second perroquet peut alors germer. Parfois ce n’est qu’un hasard de la vie, parfois un choix délibéré de lui apporter la compagnie d’un oiseau de son espèce ou d’une autre. Si vous ne prenez pas cette décision pour palier un problème de comportement, aucune objection ne s’y oppose. Dans le cas contraire, résolvez-le avant d’adopter. A défaut, vous risquez de « doubler la mise ». Certains oiseaux criards apprennent par exemple à leur comparse à crier. Certains s’apprennent même le picage.
Se pose alors la question de la compatibilité entre les espèces suivie de deux autres :
- qui peut cohabiter avec qui ?
- les blessures sont-elles possibles ?
Cohabiter et vivre ensemble n’est pas du tout la même chose. Par définition, deux oiseaux de la même espèce, et du même type peuvent partager la même cage, pourvu que l’espace le permette. Dans une volière ou une pièce, on parle davantage de cohabitation, chacun nécessitant un espace suffisant pour se sentir en sécurité et avoir le sentiment de posséder un territoire inviolable.
La plupart des blessures que peuvent s’infliger les perroquets visent en général le bec ou les orteils. Cela se produit souvent sur ou aux abords des cages. Dans la nature, ils ne se battent pas. L’intimidation suffit à faire passer le message, donc les blessures réelles sont assez peu fréquentes. Durant la saison de la reproduction en revanche, bec, pattes et yeux sont souvent touchés.
Mais la vie d’animal d’agrément modifie la donne. D’une part, leur tailler les ailes les empêche de fuir en cas de menace, laissant l’affrontement comme seule issue. D’autre part, nous mettons à leur disposition un territoire bien délimité, sa cage, qu’il peut aisément associer à un nid et portéger bec et ongles. On observe parfois des ongles ou des doigts sectionnés à travers les barreaux.
Pour limiter les conflits, l’idéal est d’éviter de laisser vos pensionnaires se poser sur la cage d’autrui. C’est une chose plus facile si les oiseaux ne peuvent pas voler, car les déplacer suffit. S’ils volent, vous pouvez leur apprendre à ne pas aller chez le voisin, même si certaines espèces, comme les Amazones, sont particulièrement têtues. Pour sécuriser le périmètre, la pose d’un tissus épais sur le dessu des cages est assez efficace. Sortir tous les oiseaux simultanément fonctionne aussi car la territorialité relative à la cage est souvent moins marquée lorsque le propriétaire se trouve à l’extérieur de celle-ci, surtout si sa porte est fermée. En cas de dispute, observez et n’intervenez que si vous sentez que les chose s’enveniment. Un « non » sec ou un battement de mains peut suffire à y mettre fin bien souvent. Distraire l’attention des adversaires est un bon moyen de mettre fin à un conflit, notamment en annonçant un petit « goûter surprise« . Un terrain de jeu neutre peut aussi mettre tout le monde d’accord. C’est un endroit qui n’appartient à aucun d’entre eux et où la règle imposée par le maître est la tolérance mutuelle.
Soyez tout de même vigilants, car des oiseaux de taille différente sont potentiellement plus en danger s’ils interagissent physiquement dans un même lieu. Les plus gros peuvent infliger de graves blessures aux plus petits, voire les tuer sans le vouloir, car un coup de bec est vite parti. Dans ce cas, il est en général préférable les faire sortir dans des pièces séparées.
Sources :
http://rationalparrot.com/
http://blogs.thatpetplace.com/
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