Le bombyx du mûrier détecteur d’explosifs, quand la réalité dépasse la fiction
Le bombyx du mûrier (Bombyx mori) est un lépidoptère plus connu sous le nom de « papillon du ver à soie » . Nombreux sont ceux parmi nous qui en ont pu admirer sa métamorphose dans leur classe étant enfants. Mais ce joli papillon cache sous son habit de soie un message de paix inattendu.
Avant de pouvoir voler, il débute sa vie à l’état de chenille, se nourrissant de feuilles de mûrier. C’est d’ailleurs ce qui lui vaut son nom éponyme. A ce stade de sa vie, le bombyx mesure environ 8,5 cm et mange à outrance durant trente à quarante jours, afin de prendre du poids et des forces et préparer sa transformation.
Il tisse ensuite un cocon, dans lequel il va se changer en un très grand papillon. Il s’agit d’une espèce nocturne aux couleurs ternes, brunes et crème. Le mâle utilise ses larges antennes en forme de râteaux comme des radars, afin de se guider grâce aux sécrétions émises par les femelles qu’il va féconder.
Les attributs de ce papillon producteur de soie ont largement inspiré les chercheurs du CNRS. En effet, ces derniers ont observé que les brins particulièrement fins des antennes du bombyx du mûrier avaient la faculté de de réagir à des quantités infimes de molécules. Partant de ce constat, les scientifiques ont reproduit cette structure étonnante en laboratoire, et sont parvenus à concevoir un détecteur d’explosifs.
Un micro-levier en silicium recouvert de 500 000 nanotubes en titane a été fabriqué pour y parvenir. Grâce à cet engin, des concentrations de TNT mille fois plus faibles que celles pouvant actuellement être décelées sont localisées.
L’Homme n’a une fois encore rien inventé réellement, il a comme toujours depuis des siècles, su observer la nature et apprendre à en reproduire un phénomène. Qui aurait cru que les papillons pourraient un jour nous protéger contre les attentats terroristes ? Cette méthode est empreinte d’une certaine poésie et nous renvoie un message des plus pacificateurs, l’image de la douceur contre pour lutter contre la violence.
Source : » Le Parisien «
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