Le cri d’alarme de l’oiseau lyre (Menura novaehollandiae)

L’oiseau lyre (Menura novaehollandiae) vit en Australie, plus précisément en Tasmanie. C’est l’une des espèces les plus connues de ce pays. Il peut vivre une trentaine d’années, aussi peut-il commencer à se reproduire assez tard, vers cinq ans en moyenne. Aussi singulier par l’allure que par la façon de chanter, il pousse le cri d’alarme de la nature en danger.

La femelle mesure jusqu’à 84 cm. Le mâle, caractérisé par les longues plumes duveteuses et colorées de sa queue durant la période de reproduction, peut atteindre 98 cm. Il se nourrit d’invertébrés tout autant que d’insectes. Il vit au sol et vole relativement mal. En revanche, il possède l’organe vocal le plus sophistiqué de toute la gent aviaire, loin devant celui des perroquets et autres mainates.

Cet oiseau imite de nombreuses espèces d’oiseaux, parvenant même à tromper les kookaburas, qui lui répondent sans se douter de sa véritable identité. Cela vise à impressionner les femelles qu’il tente de séduire durant la saison des amours, qui court de juin à août. Depuis quelques années, il reproduit cependant bien davantage que le chant de ses cousins à plumes. Alarmes de voiture, tronçonneuses et déclencheurs d’appareils photo font à présent partie de son vocabulaire. Toutefois, ce qui est certes déconcertant, voire cocasse à première vue, pose aussi certaines questions.

Ce chanteur de sous-bois transmet en réalité un message que nous devons prendre en considération. Les hommes se rapprochent de plus en plus de son territoire, le déboisent à des fins commerciales et menacent sa survie à l’état sauvage, comme celle de nombre d’autres autour de lui. Ses aptitudes vocales sont un véritable appel au secours qui, s’il n’est pas entendu, sera sans nul doute le chant du cygne de l’espèce.

Source : angelk