Le gecko satanique à queue de feuille (Uroplatus phantasticus), un as du camouflage
Le gecko satanique à queue de feuille, ou Uroplatus-phantasticus, est un petit reptile endémique de Madagascar dont il existe dix sous-espèces. Boulenger l’a identifié en 1888. Il vit dans les forêts de l’Est, les plages du Nord et la zone montagneuse du Sud de l’île.
Il mesure entre 12,5 et 15 cm, ce qui fait de lui l’une des plus petites espèces du genre Uroplatus, et peut vivre environ 7 ans. « Phantasticus » est un nom qui lui va à merveille, tant son apparence est fantastique. Sa fine colonne vertébrale est prolongée par une large queue ayant l’aspect d’une feuille morte. Sa coloration brune à rougeâtre accentue encore cette illusion d’optique, ainsi que les taches et les lignes rappelant les nervures des végétaux. Chez le mâle, les bords de la queue sont morcelés, mimant l’aspect d’un grignotage par des insectes, et les couleurs sont en général plus voyantes. La présence d’un renflement des hémipénis, sous la base de la queue, est un autre excellent moyen de le distinguer de la femelle. La couleur des yeux varie quant à elle d’un sujet à l’autre.
C’est un gecko nocturne. Dans son milieu naturel il se cache dans les arbustes durant la journée, à 1 m du sol maximum. Sa ressemblance frappante avec une feuille morte lui permet de se fondre parfaitement dans son environnement. La nuit venue, il descend à terre à la recherche de nourriture. Là encore, son apparence est un atout pour disparaître aux yeux des proies qu’il convoite.
Dans le cadre de la vie en captivité, un terrarium vertical en verre ou en acrylique de 60 litres convient à un couple ou un trio. En été, la température doit être maintenue entre 22 et 24 °C le jour et entre 21 et 23 °C la nuit. En hiver, elle peut descendre entre 21 et 23 °C durant la journée et entre 20 et 21 °C la nuit. Le taux d’hygrométrie doit être de 80 %, ce qu’une brumisation trois fois par jour, alliée à un substrat retenant l’eau, permet de favoriser.
Si certains considèrent que les UV comme étant accessoires, il semble cependant logique d’y avoir recours. Certes, cette espèce ne s’active qu’à la tombée de la nuit, mais il est plus que probable que durant la journée, les rayons chargés en UV du soleil filtrent au travers des feuillage pour atteindre sa peau et l’aider à synthétiser les vitamines que son corps ne peut produire seul. 7 à 8 heures d’éclairage avec une lumière à UV de 5 % sont donc indispensables, outre la lumière naturelle qui parvient jusqu’à lui.
Le fond du terrarium doit être garni de gravier, par-dessus lequel il faut ajouter tourbe ou terreau, puis des écorce pour orchidées. Les pothos en pot constituent de bons supports d’escalade et peuvent croître sans difficulté avec peu de lumière. Plusieurs mâles peuvent cohabiter sans problème, les agressions étant rares. Grillons et cafards n’excédant pas la taille de sa bouche constituent le menu idéal de ce curieux reptile, en prenant soin de les saupoudrer de calcium avant de les proposer Laisser des isopodes (cloportes) en permanence dans son espace permet de lui fournir une réserve constante de calcium, ces petites créatures en ayant naturellement une forte concentration dans leur organisme. Un petit récipient d’eau de faible profondeur est quant à lui disposé sur le sol.
La reproduction exige au préalable de séparer les mâles des femelles durant deux mois durant lesquels la température est abaissée à 20 °C durant la journée et 18 °C la nuit. La femelle doit avoir en permanence une coupelle de calcium à disposition au cours de cette période. Les partenaires sont ensuite réunis en ramenant progressivement la température à la normale. La femelle pond environ deux oeufs toutes les quatre semaines. L’incubation requiert environ 100 jours, en respectant la variation de température entre jour et nuit. Ils sont alors disposés sur un bouchon rempli de vermiculite ou de perlite humide. A la naissance, les juvéniles finissent d’absorber les substances nutritives de leur œuf, avant de commencer à se nourrir des mouches à fruit et micro-grillons noirs saupoudrés de calcium qui leur sont proposés.
Ce reptile est encore peu répandu en élevage. A l’Etranger, la plupart des sujets proposés à la vente proviennent de la capture à l’état sauvage. En Europe en revanche, seuls ceux issus de l’élevage sont autorisés à la vente. Chez les sujets prélevés dans la nature, le stress, les parasites et la déshydratation sont monnaie courante. La loi permet donc de limiter ce risque. Il est cependant conseillé de traiter les nouveaux sujets contre les parasites dès leur arrivée, préventivement, en les isolant durant 30 à 60 jours. Les soins quotidiens que requiert le gecko satanique ne le destinent pas à un novice, en dépit de l’intérêt que sa spectaculaire livrée peut susciter. Il est considéré comme faisant l’objet d’une menace mineure et classé en Annexe II de la CITES.
Sources :
http://www.geocities.ws/
http://www.freewebs.com/
http://enigmaticreptiles.com/
http://gekkonidaeuk.webs.com/
http://herpvenue.stormpages.com/
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