Sauvegarde des espèces animales : projet Embrapa, le Brésil vise le clonage d’animaux sauvages
Depuis quelques décennies, la disparition des espèces animales menacées est une préoccupation de plus en plus importante aux yeux des scientifiques. Malgré tous les efforts entrepris, notamment dans le cadre de projets visant à les préserver et protéger ce qui reste de leur habitat naturel, nombre d’entre elles s’éteignent chaque année, comme cela a été le cas récemment pour le cougar américain, ou puma.
Au total, ce sont plus de 15 000 espèces que l’on considère comme vulnérables sur notre planète. Mais au Brésil, les scientifiques viennent de prendre une décision aussi radicale que révolutionnaire pour remédier à l’extinction de ces dernières. En effet, ils projettent de recourir au clonage et à l’hybridation.
Huit espèces sont visées par ce projet. Selon Ian Harrison, qui fait partie de l’UICN (Unité d’Évaluation et de la Conservation Internationale de la biodiversité, des chercheurs du monde entier considèrent cette démarche comme un « outil de dernier recours » pouvant « s’avérer utile pour certaines espèces » . Au Royaume Uni, Rhiannon Lloyd juge quant à lui que la collecte de cadavres permet de préserver le capital génétique de celles-ci.
C’est ainsi que depuis deux ans, les chercheurs de l’agence de recherche agraire et du zoo de Brasilia oeuvrent pour la sauvegarde de cellules somatiques et spermatozoïdes de huit espèces. C’est ainsi que loup à crinière (Chrysocyon brachyurus), jaguar (Panthera onca), fourmilier à collier (Tamandua tetradactyla), daguet gris (Mazama gouazoubira), bison, coati ( Nasua nasua), tamarin lion-noir (Leontopithecus chrysopygus) et chien des buissons (Speothos venaticus) ont été choisis pour bénéficier de cette opération de la dernière chance. Parmi eux, seul le tamarin lion noir est originaire du Brésil. Le gouvernement brésilien n’a pas encore donné son aval, mais les chercheurs ont bon espoir d’obtenir cette validation au plus tôt, afin de pouvoir commencer leurs travaux avec le loup à crinière, qu’ils voudraient hybrider avec le jaguar.
Cette nouvelle manne ne serait pas sans conséquence cependant si elle venait à se mêler aux sujets vivant à l’état sauvage. Mais les scientifiques ne souhaitent pas dénaturer le patrimoine génétique de ces derniers. C’est pourquoi ils n’envisagent cette entreprise qu’en captivité. Cela vise davantage l’exhibition d’animaux devant le public dans les zoos et parcs animaliers que le repeuplement futur dans la nature. L’idée est qu’en ayant à leur disposition l’outil que constitue le clonage, ceux-ci puissent bénéficier d’une source inépuisable d’espèces animales, sans avoir à puiser dans la nature.
La Chine, les Etats-Unis, l’Inde et le Japon travaillent déjà depuis longtemps sur cette technique. Mais d’aucuns craignent que cette opération de la dernière chance ne finisse par se retourner contre ceux qu’elle est sensée protéger. Si d’aventure, un marché parallèle se développait pour alimenter le commerce illégal d’espèces rares, nous serions bien loin de la préservation d’animaux en voie de disparition visée initialement par le projet Empraba.
Nous pouvons donc nous interroger non seulement sur l’intérêt du maintien de ces ménageries, mais aussi sur les enjeux réels qu’elles représentent. Certes, la préservation est le rôle premier des zoos, mais qu’en sera-t-il s’ils fabriquent artificiellement à la chaîne des créatures qui ne sont plus de ce monde. Serait-ce contraire à l’ordre naturel, à l’éthique ? Enfin, pourquoi avoir sélectionné des espèces qui ne sont pas en danger véritable et qui pour la plupart ne proviennent pas même du territoire brésilien ? Ce sont autant de questions qui demeurent sans réponse.
Sources :
http://www.medicaldaily.com/
http://www.futura-sciences.com/
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