La coloration des oeufs de poule, pur hasard ou fruit d’une facétieuse génétique ?
Les oeufs pondus par les poules ne sont pas tous de la même couleur. Il est généralement admis qu’il s’agisse d’une caractéristique propre à chaque race, mais cela n’explique pas tout.
Ainsi, la Leghorn pond de gros oeufs blancs, tandis que ceux de l’Ameraucana sont bleus ou verts. Mais au sein de chaque race, il existe des nuances. Cela peut aller jusqu’à des teintes radicalement distinctes chez ceux pondus par une même poule.
Certains affirment que la couleur de la coquille dépend de celle du lobe de l’animal. Ainsi, les poules aux lobes blancs pondraient des oeufs de cette teinte, tandis que celles aux lobes rouges en pondraient des bruns. Cette association d’idées est en réalité sans fondement, puisque les Ameraucanas produisent des oeufs bleus en dépit de leurs lobes rouges et que des volailles aux lobes rouges peuvent parfaitement pondre des oeufs bruns.
A chaque coquille correspond une gamme de pigments particulière, fruit de la génétique. Tout se passe lors de la calcification. Au premier stade de son développement, l’œuf est uniquement protégé par une fine membrane. C’est donc sans coquille qu’il entre dans l’utérus, où les cellules épithéliales vont entamer sa transformation en ajoutant progressivement une coque en carbonate de calcium. Une quinzaine d’heures plus tard, cette enveloppe très résistante est achevée.
C’est alors seulement que les « finitions » commencent, les cellules épithéliales entrant à nouveau en jeu pour ajouter des pigments. La coloration va dépendre de l’absence totale de pigment, responsable de la couleur blanche ou du type de pigment ajouté à la coquille et ou à la cuticule, qui est une couche liquide et grasse chargée de protéines qui se dépose sur la surface de la coquille avant la ponte et protège l’œuf contre les bactéries. Une fois ce dernier délivré, la cuticule sèche en quelques minutes, pour prendre une consistance solide.
La substance responsable de la couleur brune se nomme « protoporphyrine ». La nuance peut être plus ou moins marquée, suivant que des pigments bruns s’ajoutent ou non à la cuticule, outre la coloration de la coquille avant cette étape. Cependant, cette coloration reste en partie un mystère pour la science, notamment quant à son aspect héréditaire chez des races telles que la Marans, qui peut produire des oeufs de toutes les couleurs, qu’ils soient bruns, blancs, rouges, orangés, jaunes, bleus, turquoises ou verts. Les oeufs bleus doivent quant à eux leur teinte à la présence d’un pigment nommé « biliverdine ».
Certaines poules sont capables de produire des oeufs bruns différents au fil du temps. Les études menées à ce sujet ont mis en évidence l’incidence de plusieurs facteurs, à savoir :
- l’âge de l’oiseau
- l’alimentation
- le stress (engendré par la peur, le déplacement sur un nouveau site de ponte ou la manipulation)
- la maladie
- un traitement médical.
Mais au sein d’une même race, y compris dans le cadre d’une même lignée, il peut également y avoir différentes nuances de brun. Cependant, la sélection génétique semble avoir une certaine incidence sur l’aspect clair ou sombre de la coquille. Enfin, une poule adulte pond des oeufs plus gros et plus clairs que lorsqu’elle est jeune, car la dose de pigments qu’elle dépose sur chacun d’eux est la même quel que soit son âge, aussi la coloration est-elle diluée si la surface à couvrir est plus importante. Les oeufs verts sont quant à eux le fruit du croisement entre un sujet porteur du gène des oeufs bleus et un autre porteur du gène des oeufs bruns. Ils peuvent aller du bleu verdâtre au vert olive, dans une large gamme de nuances.
A défaut de pouvoir prédire la couleur des oeufs d’une poule, nous pouvons au moins affirmer, désormais, que nous ne savons que peu de choses encore sur ce phénomène.
Sources :
http://scratchcradle.wordpress.com/
http://www.maranschickenclubusa.com/
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