Les animaux ne sont pas des cadeaux

A mi chemin entre le jouet, la nounou et le copain de substitution, se trouve l’animal. Ces trois fonctions sont souvent celles que perçoivent les acquéreurs de chiens, chats et autres rongeurs durant les fêtes de fin d’année. Si ce phénomène existe durant les onze autres mois, il est alors moins marqué. A Noël, parents, famille et amis semblent pris d’une frénésie irrépressible d’achat d’animaux de compagnie.

Certes, pour certains, il s’agit du fruit d’une mûre réflexion faite tout au long de l’année. Quelle est l’espérance de vie de l’espèce choisie ? Quelles sont ses exigences en termes d’alimentation, soins, sorties ou autres ? Convient-elle au mode de vie de la famille et à l’âge de l’enfant auquel on la destine ? Quel coût sa vie à nos côtés occasionne-t-il ? Ce sont autant de points sur lesquels ils s’interrogent afin d’accomplir une adoption responsable et durable.

Parallèlement, se trouvent les acheteurs spontanés. Ce sont hélas, ceux qui en dépit de leur flot de bonnes intentions, vont en grande partie contribuer à augmenter les statistiques en matière d’abandon d’ici moins d’un an. Les chiffres concernant les chiens et chats sont les seuls à véritablement être quantifiables, étant donné le nombre de structures destinées à les recueillir. Ils atteignent plusieurs dizaines de millions chaque année. Mais les lapins, cochons d’Inde, hamsters, rats et souris sont certainement tout autant touchés.

Cela nous conduit à établir un bilan qui s’impose de lui-même, les animaux ne sont pas des cadeaux. Ce ne sont ni des objets, ni des biens de consommation. Leur admission dans une famille doit être conduite de façon responsable, en tenant compte des attentes de chacun, pour éviter les déceptions. En cas d’échec de l’adoption, il faut d’emblée envisager les conséquences pour l’animal. Si c’est vous qui comptez l’offrir, accepterez-vous d’en prendre soin alors ?Aucun animal n’est pareil à l’autre, même au sein d’une même espèce. Faire le choix de ce cadeau nous expose donc à de nombreuses problématiques, dont celle que la personne qui le reçoit ne soit pas prête à s’en occuper comme il le faudrait.

A l’heure où nos achats ne sont pas encore terminés, ne participons pas à rendre malheureux les compagnons de demain. Apprendre à un enfant pourquoi il ne peut avoir ce qu’il veut y participe, que le problème soit l’espace, le budget, le temps nécessaire ou encore son inadéquation avec l’animal souhaité. Trop d’erreurs sont commises parce-qu’un parent s’est engagé sans se documenter au préalable, et n’a pas le courage d’expliquer qu’il s’est trompé. L’achat est alors une solution de facilité pour ne pas assumer son rôle d’adulte.

Pour que Noël demeure une fête pour nos amis à poils, plumes ou écailles comme pour nous, c’est avant tout une leçon de respect de la vie qu’il faut transmettre. Avant même d’envisager leur adoption, c’est le plus beau cadeau que nous puissions leur faire, afin qu’ils puissent demain, être accueillis par une famille apte à leur offrir le foyer dont ils ont besoin. Les enfants sont capables de comprendre cela, mais encore faut-il prendre le temps de le leur expliquer. L’attente confère bien souvent une valeur supplémentaire à l’existence de ce petit être qui arrive parmi nous. Ne dévaluons pas l’amour qui lui sera témoigné et ne remplissons pas les refuges déjà surchargés. Mieux encore, si nous choisissons de franchir le pas, privilégions ceux qui les occupent déjà et n’attendent que notre bon vouloir pour enfin avoir une seconde chance d’être heureux.

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Source : angelk