L’évolution des comportements du perroquet à travers sa croissance
Au cours de son développement, le perroquet traverse trois phases lui permettant de mettre en place des comportements innés et acquis inhérents à sa future vie d’adulte.
Il s’agit de la période de socialisation, qui commence à la sortie de l’œuf, suivie par la puberté, durant laquelle le perroquet affirme son indépendance à plusieurs niveaux, et pour finir la maturité, qui englobe le reste de sa vie.
Le perroquet a besoin de beaucoup de rencontres durant son plus jeune âge, pour développer sa socialisation (entre 1,5 et 3 mois). Cela s’appelle la période socialisation. Lorsque le sevrage est trop rapide ou effectué trop tôt, l’oiseau développe de l’aversion envers les personnes du sexe de celle qui l’a privé de nourriture, sevré avant terme. C’est au cours de cette période qu’il apprend à ne pas aimer certaines choses, goûts qu’il conservera toute sa vie durant. Il faut également à cette période attirer les jeunes à venir découvrir les choses qui les entourent, de nouveaux jouets, etc.
Chez un Ara, la période de socialisation intervient à deux ans. Aussi, les oisillons ayant eu un mauvais sevrage et/ou un manque de stimulation au cours de cette période sont-ils particulièrement déficitaires en termes d’expérience dès le début de leur vie. Dès lors, ce retard sera impossible à rattraper, ce qui explique l’importance de ne pas adopter trop tôt.
Retenez aussi, est-il besoin de le rappeler, qu’un jeune dont le plumage n’a pas fini de pousser et qui nécessite encore un nourrissage ne serait-ce que partiel, à la seringue, n’est pas sevré, quoi l’éleveur puisse en dire. Il ne sera pas plus proche du maître non plus, car dès l’âge de deux ou trois ans, il commencera à le rejeter.
Le choix du compagnon se fait très tôt, souvent avant six mois pour un gris d’Afrique. Cela explique aussi l’attachement particulier qu’il développe vis à vis de l’humain qui prend soin de lui au cours du sevrage. Mais le sevrage prend seulement de l’ordre de deux mois s’il est fait par les parents, tandis qu’en captivité, il est beaucoup plus long, le perroquet n’ayant aucun modèle comportemental à imiter.
Dès trois ans, un gris entre dans la phase de puberté. En cas de déviance comportementale, il est alors facile d’agir jusqu’à cinq ans. Au-delà, cela devient plus difficile. A cet âge, l’oiseau gagne en autonomie. Il affirme ses choix, ses goûts changent. Il va se rebeller contre l’ordre établi, tenter de repousser les règles jusqu’alors tolérées. Il va rejeter le modèle humain jusque là associé à la figure maternelle, car il arrive à l’âge où il n’a justement plus besoin d’être materné. Aussi peut-il alors se montrer agressif envers l’humain jusque là chouchou, qu’il repousse pour se débrouiller seul, comme il le ferait en quittant le nid protecteur.
C’est en général également la période la plus fréquente d’abandon de la part du maître, le psittacidé essayant de repousser les limites du possible en mettant à l’épreuve tous les interdits. L’impression donnée est souvent que l’animal a perdu tous ses acquis, qu’il ne sait plus ce que l’on attend de lui. Or, c’est justement le contraire. Il sait parfaitement que certaines choses ne sont pas autorisées, mais va chercher à devenir autonome en essayant d’imposer « ses » choix, testant encore et encore les mêmes comportements pour savoir jusqu’où il peut aller. Seule la fermeté et la patience peuvent venir à bout de ce cap délicat.
Bons ou mauvais, tous les comportements sont fixés lorsque l’oiseau arrive au stade de la maturité. On ne peut alors que travailler sur le long terme si un comportement indésirable a été acquis.
Les oiseaux les plus craintifs sont alors plus sûrs d’eux. Le contact établi au cours de cette période permet d’obtenir une forme de rapport durable avec l’animal. Les progrès accomplis ont en effet tendance à perdurer au-de là. Tous les espaces fermés sont alors à éviter pour ne pas développer la territorialité.
Source : angelk
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