Les facteurs extérieurs à l’origine de troubles du comportement chez le perroquet
Certains psittacidés ont des problèmes de comportement si importants que leur maître décide de se séparer d’eux. Ces troubles se manifestent de différentes façons, dont certaines extérieures à l’animal.
Dans la nature, ce type d’oiseau vit en groupe, mais au sein d’une famille, il va souvent développer un syndrome d’hyper-attachement qui va le conduire à n’accepter qu’un seul humain et rejeter en bloc les autres. L’ennui est que cela va également l’empêcher de jouer seul, demandant une attention continuelle de la part de son maître. Il ira parfois jusqu’à se limiter à certains aliments (ceux qu’il préfère) et se nourrir mal.
A l’adolescence, un perroquet sensible peut tout à coup devenir phobique, se comportant avec son humain favori comme il le ferait avec un prédateur. Ce stress constant va naturellement le mener à se piquer. S’il va jusqu’à s’automutiler, cela s’apparente à une tentative de suicide. Le doux perroquet d’autrefois interdit tout à coup l’accès de sa cage à son maître, tente de le pincer et crie. En général, c’est la dernière complainte de l’oiseau de compagnie, car la famille ne peut alors plus le supporter et décide de s’en séparer.
Malgré tout, le nombre de psittacidés de compagnie ne cesse d’augmenter, et le nombre d’abandons (que l’on nomme poliment « reventes ») aussi. Il est possible de palier ces comportements déviants par le biais de l’éducation.
En captivité, lorsqu’un oiseau manque de quelque chose, les ennuis commencent. Certes, il faut le nourrir et l’abreuver correctement, mais d’autres facteurs entrent en jeu : les dimensions de la cage, son emplacement, sa hauteur, le manque de stimulation (qui génère l’ennui) et le manque de sommeil.
1) La taille de la cage
Nous rencontrons régulièrement des perroquets vivant dans des cages si petites qu’ils peuvent tout juste s’y retourner. Or, nous vous l’avons déjà dit, ils ont besoin du plus grand espace possible, avec un minimum d’espace vital à assurer suivant l’espèce choisie. Si vous ne pouvez les accueillir dans des conditions décentes, oubliez votre projet, plutôt que de condamner un innocent à vivre dans une cellule à peine plus grande que lui. La cage de base fait en largeur longueur et hauteur au moins une fois et demi l’envergure des ailes de votre futur protégé. Ce ci est sans compter les aménagement intérieurs que vous y ajoutez (perchoirs, jouets, etc.) et qui réduisent la place disponible.
2) L’emplacement de la cage
Suivant la nature de l’espèce, l’emplacement de la cage peut être problématique. Par exemple, un animal grégaire mis à l’écart dans une pièce isolée criera pour communiquer avec le reste de sa colonie (ses humains). Un oiseau peureux dont la cage est placée en plein milieu d’une pièce, à l’opposé, se piquera pour exprimer son mal-être, se sentant menacé de toutes parts. L’abri d’un mur contre lequel la cage prendra appui est alors recommandé.
3) La hauteur de la cage
En captivité, il y a un lien étroit entre altitude et attitude. Un oiseau agressif dominant ne devra donc pas être placé en hauteur, c’est à dire pas plus haut que le niveau de l’œil humain, sous peine de risquer d’aggraver son comportement. Les aires de jeu du commerce, placées sur le dessus des cages, posent un sérieux problème à cet égard. Les gens préfèrent souvent acheter une petite cage étroite mais avec une aire de jeu, pour ne pas sacrifier leur propre espace vital. Mais de même qu’une hauteur trop élevée, une cage placée trop bas peut augmenter les craintes d’un perroquet phobique. Se sentir pris au piège près du sol le place à la merci des prédateurs potentiels, et y vivre n’est pas naturel, puisque dans la nature la plupart des becs crochus passent le plus clair de leur temps, à l’abri, dans les arbres.
4) En hauteur sur l’épaule
Une mode ancienne voulait que l’on prenne les perroquets sur l’épaule. Les compagnons d’alors étaient capturés à l’état sauvages et, considérant l’humain comme un prédateur, continuaient à le percevoir comme tel. A ce titre, les agressions étaient rares de leur part. Mais de nos jours, ils sont élevés en captivité et ont oublié ce respect qui rendait service à tout le monde. N’ayant plus peur de l’homme, ces oiseaux ne se gênent pas pour pincer lorsqu’ils sont perchés sur l’épaule, et toutes les zones sensibles du visage y passent (nez, yeux, oreilles, lèvres, etc.). Lorsque cela se produit, la confiance du maître en son oiseau diminue quelque peu. Et même si parfois la blessure survient sans intention de blesser, par surprise, cela ne change rien au temps de guérison.
5) L’ennui
Les oiseaux de compagnie qui s’ennuient sont légion. Ils passent leurs journées seuls à la maison, attendant longuement le retour de l’humain aimé.
Selon le Dr James Harris, la journée type des psittacidés sauvages se divise en quatre : un quart de la journée est consacré à l’interaction avec leurs congénères, deux quarts à la localisation de nourriture et à s’alimenter, le quart restant étant dédié à la toilette. Le plus souvent en captivité, le perroquet reste seul du matin au soir avec peu ou pas de jouets intéressants et une gamelle de nourriture sous le bec. Il n’est donc pas étonnant qu’ils soient aussi nombreux à présenter des troubles du comportement, car après tout, que pourraient-ils faire d’autre ?
L’idéal serait de proposer à un oiseau en captivité un nombre restreint de jouets mais d’en changer régulièrement, en effectuant une rotation pour stimuler son intérêt. Selon Debbie Foush, il existe quatre catégories de jouets : les jouets à gruger, les jeux d’escalade, les jeux de patte, et les casse-têtes. Les becs crochus étant des êtres intelligents, il faut leur proposer des défis, trouver un moyen de les garder occupés, surtout lors des longues périodes de solitude. Fourrager est non seulement un comportement naturel, mais aussi une activité importante pour leur équilibre physiologique et psychologique.
6) Manque d’activité
A l’état sauvage, nos compagnons à plumes sont très actifs, volant très longtemps pour atteindre leur site d’alimentation ou de repos. Ils sont conçus pour cela, et non pour mener une vie tranquille, posés sur un perchoir. De même que la plupart des problèmes canins se résolvent en promenant son chien régulièrement, ceux d’un oiseau peuvent être partiellement réglés par des sorties quotidiennes hors de sa cage, des exercices physiques fréquents, des bains, l’encouragement des battements d’ailes. Les vétérinaires aviaires ont constaté que les maîtres qui ne suivaient pas ce conseil finissaient par devoir assumer de graves troubles du comportement chez leur psittacidé.
7) Le manque de sommeil
Dans leur milieu naturel, les perroquets dorment entre dix et douze heures par nuit. Dans nos maisons, si des facteurs extérieurs les privent de ce sommeil réparateur, des troubles vont survenir, de même que pour un humain qui aurait trop peu dormi. Un oiseau de compagnie doit dormir entre huit et douze heures, entre le moment où il est seul, au calme, et le lever (du jour ou du premier membre de la famille).
Sources :
http://www.silvio-co.com/
https://www.thespruce.com/
https://zoologica.wordpress.com/
http://www.tailfeathersnetwork.com/
http://forums.avianavenue.com/index.php?threads/
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