Le statut du gris du Gabon modifié par la CITES
A travers le monde, le gris du Gabon fait l’objet de nombreuses menaces, essentiellement du fait de l’Homme. Il est capturé par les braconniers, vendu par les trafiquants et génère un commerce si rentable que l’espèce ne parvient plus à survivre dans son habitat naturel, qui se morcelle de jour en jour.
Pendant ce temps, le commerce parallèle des individus capturés se mêle sans peine à celui des oiseaux nés et élevés au sein d’un élevage.
La CITES qui compte 183 pays membres, se réunit tous les quatre ans. Lors de sa 17 ème assemblée, en 2016, elle a estimé qu’il fallait réagir, face à cette destruction et à cette disparition alarmante de l’espèce dans la nature. C’est ainsi que le Psittacus erithacus, ou gris du Gabon, jusqu’ici classé en Annexe II, a été déplacé en Annexe I.
Les différentes espèces animales existant dans le monde sont toutes répertoriées par cette Convention au travers de trois Annexes, suivant le niveau de protection qu’elles nécessitent.
L’Annexe I regroupe celles menacées d’extinction, et leur commerce n’est autorisé qu’au travers de règles extrêmement strictes, avec de nombreuses restrictions. L’Annexe II regroupe celles qui ne sont pas nécessairement en danger d’extinction, mais dont le commerce peut affecter la survie. L’Annexe III concerne les espèces faisant l’objet d’une protection dans un pays au moins ayant sollicité l’aide d’autres pays membres pour l’aider à en contrôler le commerce.
L’accès à l’Annexe I pour le gris du Gabon signifie l’intensification de sa protection, par le biais de l’interdiction totale de son commerce international. Il est cependant à noter que l’un des principaux pays d’origine de l’oiseau, le Gabon, n’a pas penché favorablement dans la balance, au motif que l’interdiction était basée sur une hypothèse douteuse dont la véracité n’avait pas été démontrée. La motion a néanmoins été adoptée avec 95 votes favorables.
Concrètement pour nous, seuls les perroquets élevés en captivité pourront être vendus (et donc adoptés), mais le vendeur devra être enregistré à la « Convention on International Trade in Endangered Species », autrement dit avoir un numéro de CITES, pour avoir le droit d’en faire le commerce. Il reste à savoir, de A à D, quel niveau de l’Appendice sera attribué au bel animal gris.
A ce jour, les oiseaux demeurent la troisième source de trafic dans le monde. 2,1 à 3,2 millions de gris du Gabon ont été capturés dans la nature entre 1975 et 2013 et les deux tiers de ces oiseaux sont morts durant le transit, les conditions de transport étant déplorables (selon « The International Fund for Animal Welfare »).
Le système de quota imposé en 1981 n’a pas suffi à endiguer totalement le phénomène, car la destruction de leur habitat naturel, la capture au nid et la corruption ont perduré. Le trafic a néanmoins diminué de 50 à 90 % dans 14 des 18 pays natifs de l’animal. Les nouvelles mesures vont faciliter la lutte contre le commerce illégal et donner une chance aux individus encore présents dans la nature de se reproduire et survivre.
Sources :
http://www.iol.co.za/
https://www.fws.gov/
https://www.cites.org/
https://www.change.org/
http://www.ibtimes.co.uk/
http://www.telegraph.co.uk/
http://www.huffingtonpost.co.uk/
http://voices.nationalgeographic.com/
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