Instinct de prédation : que faire lorsqu’un chien poursuit tout ce qui bouge ?
Chez certains chiens, l’instinct de prédation est si fort qu’à la moindre suspicion de forme en mouvement, ils se précipitent aussitôt. Est-ce un don, ou une malédiction ?
Certaines races relativement répandues sont particulièrement enclines à afficher ce comportement. Basenji, Beagle, Berger australien, Braque de Weimar, Bullmastiff, Dobermann, Jack Russell, Husky, Lévrier afghan, Malamute, Rhodesian ridgeback, Samoyède, Shiba Inu, Whippet et Yorkshire sont notamment connus à ce titre.
Lorsque ces chiens sont choisis pour devenir des animaux de compagnie, cette propension à courir derrière tout ce qui bouge (animal ou objet) n’est pas toujours facile à vivre. Il faudrait pourtant en prendre conscience avant de s’engager à les adopter, pour ne pas tomber dans l’écueil des regrets, à l’origine de nombre d’abandons. Lorsqu’il ne s’agit pas d’un trouble du comportement lié à une mauvaise socialisation, il faut à la fois surveiller l’animal lui-même, mais aussi être constamment à l’affût, qu’il s’agisse d’un oiseau de passage ou du chat du voisin faisant du tourisme dans le jardin. L’objectif est de localiser préventivement la proie potentielle, au point que le maître pourrait presque à ce stade prétendre être au moins aussi bon prédateur que son compagnon, un comble s’il en est.
Cependant, suivant le côté de la frontière où nous nous trouvons, cet aspect exacerbé du comportement canin est parfois bien perçu. Il peut même être considéré comme un atout. En effet, c’est ce qui rend les lévriers aussi performants lors des courses canines. C’est aussi ce qui permet aux Border collies d’être de bons gardiens de troupeau et d’excellents candidats pour la pratique de l’Agility, pour peu que le maître sache leur apprendre à rediriger leur attention. Lors de cet apprentissage, le maître est, il faut bien le dire, encore mis à contribution. Il doit apprendre à analyser l’environnement du chien et identifier les proies susceptibles de l’intéresser. Cela va lui permettre d’anticiper sa réaction de chasseur en attirant son attention vers autre chose avant que le quadrupède n’ait remarqué la « cible ».
Une friandise, un jouet familier ou encore un bâton séduisant sont les bienvenus pour obtenir l’attention de l’animal de façon soutenue, tout en ajoutant force encouragements visant à lui en assurer tous les bienfaits. Eh oui, il faut savoir vendre cette arnaque. Lorsqu’aucun accessoire n’est disponible au moment clé, taper des mains, claquer des doigts, voire siffler peut aider à établir le contact visuel, comme le conseille Gloria Post, dresseuse et éducatrice canine aux Etats-Unis.
Au fil du temps, l’idéal serait d’ailleurs de parvenir à mettre au point une commande à laquelle l’animal ne pourrait résister. Par exemple, il peut être conditionné à comprendre que lorsqu’il est appelé d’une certaine façon, s’il vient rapidement il reçoit aussitôt sa friandise favorite. Dès lors, l’ordre inculqué ne doit être employé que lorsque toutes les conditions réunies, à commencer par la remise de la récompense promise. Durant une promenade, cela laisse alors le temps d’attacher la laisse s’il le faut, quelques exercices pouvant s’y ajouter (assis, couché ou autre) pour que l’animal reste calme jusqu’à l’éloignement de ce qui le passionne. Le concept est de le convaincre que lorsqu’il entend cet appel, le maître lui propose une satisfaction qui va au-delà de tout ce qu’il pourrait espérer.
Les premiers exercices vont se pratiquer en milieu protégé, à l’écart de toute tentation, pour faciliter la concentration et la compréhension du processus. Dans un second temps, le travail peut se dérouler dans des lieux où le passage de petits animaux, ballons ou autres est susceptible de se produire. Ce n’est que lorsque ces étapes sont assimilées qu’il est possible d’envisager d’exposer le chien à une zone plus « fréquentée ». Le travail effectué en amont ne permet pas toujours d’obtenir la réponse attendue par le maître et obtenir le rappel représente déjà une certaine difficulté en temps normal. Mais si l’apprentissage est correctement effectué, dans le calme, sans énervement et en s’exprimant d’une voix forte et assurée, sans crier, les chances de réussite sont optimisées.
Il ne faut pas pour autant négliger l’instinct de chasse. Dès lors, pour ne pas que le canidé se sente frustré, des exercices l’obligeant à se concentrer sur une odeur ou un bruit sont tout indiqués. Cela le stimule tout en le canalisant sur une activité contrôlée, comme une friandise flottant sur l’eau, enfouie dans le sol, cachée dans le creux d’un tronc d’arbre. Les jeux de cache-cache remportent un grand succès auprès de ces adeptes de chasse et renforcent aussi la complicité avec le maître. Mais il faut bien le dire, pour certains, rien ne changera jamais.
Sources :
http://www.dogster.com/
http://www.liverpoolecho.co.uk/
http://citizenspeaking.blogspot.fr/
http://www.dog-training-excellence.com/
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