Perroquets du monde : les loris et perruches d’Asie du Sud-Est
De tous les territoires qui existent au monde, l’Asie du Sud-Est fait partie de ceux qui abritent le plus de perroquets. Elle regroupe un grand nombre de pays situés entre l’Océan indien et l’Océan Pacifique, dont le Vietnam, l’Indonésie, le Cambodge, la Thaïlande, ainsi qu’une partie de la Chine et de l’Inde.
Cette zone en compte à elle seule presque autant que les Néotropiques. En ces lieux, la répartition géographique et la topographie procure une palette variée d’habitats aux oiseaux. En Nouvelle Guinée, ce sont près de soixante-dix espèces qui profitent de quelques hectares de forêts humides tropicales largement irrigués par des pluies torrentielles.
Sur L’île de Seram, dans les Moluques, le lori écarlate (Eos bornea) apprécie les zones de faible altitude (cf première et dernière photo de ce sujet). Au contraire, le lori masqué (Eos semilarvata) préfère les habitats montagneux. A une altitude élevée, la forêt tropicale offre un milieu tempéré humide et des plaines herbeuses. Un grand nombre de perroquets vit à la lisière des forêts de Nouvelle Guinée.
C’est le cas notamment du lori Papou (Charmosyna papou). Cet oiseau des montagnes y a développé deux parures différentes (cf photo ci-dessous à droite). A une altitude moyenne, son corps présente un plumage rouge, tandis que lorsqu’il vit à une altitude élevée, sa livrée contient davantage de mélanine, ce qui lui confère sa couleur noire, dite mélanistique.
Le genre Charmosyna est, chez les Psittacidés, l’un des rares possédant un dimorphisme sexuel suivant la coloration du plumage. D’ailleurs, chez le mâle de la forme rouge, le croupion est jaune et la femelle a deux points jaunes sur les côtés, tandis que le croupion est rouge chez celui de la forme noire qui porte, à l’inverse de sa partenaire, deux points rouges sur les flancs.
Sur la plupart des îles de ces contrées, les plaines de basse altitude ont été défrichées à outrance pour les bienfaits de l’agriculture. C’est ainsi que les perroquets ont appris à s’adapter en se nourrissant de fruits cultivés, au grand dam des humains. C’est le cas de la perruche à longue queue, ou perruche à longs brins (Psittacula longicauda) et de la perruche à moustache (Psittacula alexandri), qui ont su tirer parti des cette manne alimentaire.
Certaines espèces ont ainsi pu étendre leur population, au point de devenir véritablement nuisibles pour les cultures, comme la perruche à collier (Psittacula krameri). En parallèle, des programmes de protection et de réintroduction sont néanmoins nécessaires pour certaines espèces cependant, comme le mainate de Bali, originaire d’Indonésie, dont seule une centaine d’individus est encore en sursis dans la nature.
Ici comme ailleurs, seuls les plus capables de s’adapter à leur milieu survivent, parfois au détriment d’autres espèces, car la réserve de nourriture disponible tend à diminuer ainsi que le nombre de sites de reproduction. La sélection naturelle s’opère donc souvent sous l’influence destructrice des hommes, ce qui est d’autant plus vrai que l’Asie du Sud-Est capture et exporte une part importante des Psittacidés destinés à devenir des animaux de compagnie (cf tableau ci-contre à gauche).
Sources :
« Parrots : The Animal Answer Guide » , par Matt Cameron
http://www.loryclub.com/
http://fr.wikipedia.org/
http://www.ecologyasia.com/
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