Alimentation des serpents : la relation entre le type de proies et l’habitat
Tous les serpents ne se nourrissent pas du même type de proies. Ils ont des préférences dont l’origine comporte une certaine part de subtilité et qu’il convient de cerner pour être en adéquation avec leurs besoins.
Boas, serpents ratiers et serpents taureaux ont une affection particulière pour les proies à sang chaud telles que les rongeurs et les oiseaux mais acceptent généralement aussi les petits lézards et petits serpents.
Les couleuvres, serpents d’eau et serpents ruban préfèrent quant à eux consommer des proies dites endothermiques. Cela inclue les poissons, salamandres, crapauds, grenouilles, lombrics, limaces et cadavres d’animaux. La plupart peuvent également absorber des souris mortes, à condition que celles-ci soient recouvertes du mucus produit par les grenouilles ou les poissons. Certains serpents se spécialisent sur certaines de ces proies au mépris des autres, mais d’autres vont jusqu’à ajouter de nouveaux plats à leur menu. Thamnophis elegans présente à ce titre des goûts très variés, puisqu’il ingère aussi des reptiles (notamment des serpents), ce qui implique de le maintenir seul en captivité. Thamnophis scalaris ne consomme en revanche que des lézards. Il ne faut donc pas en déduire spontanément que tous les serpents jarretière ont la même alimentation.
Chez les serpents à collier, serpents bruns et reptiles apparentés, les salamandres, lombrics, petits serpents et lézards sont privilégiés.
En tenant compte en terrarium de leur régime alimentaire préférentiel à l’état sauvage, il est rare que les serpents souffrent de carences importantes, ce qui n’est pas le cas chez la plupart des autres reptiles. Cela s’explique par leur façon de se nourrir, qui les oblige à absorber entièrement leurs proies, à l’exception des rares sujets pouvant les découper pour se nourrir. L’apport de rats et souris adultes limite l’apport en compléments vitaminiques nécessaires. Les serpenteaux sont les plus exposés aux déficiences en vitamines, du fait de leur consommation de jeunes vertébrés (les rosés) et invertébrés (les insectes), qui ne peuvent leur apporter qu’une faible part de nutriments. A défaut d’un éclairage UV suffisant, le risque est encore accru.
Enfin, il est à noter que le milieu dans lequel vit le serpent prend le dessus sur l’espèce à laquelle il appartient lorsqu’il est question d’alimentation. L’agressif Thamnophis couchii, dont l’habitat aquatique se trouve en Californie et au Nevada, s’est spécialisé dans la consommation de poissons et d’amphibiens, qu’il chasse même sous l’eau. Il est aussi grand que d’autres couleuvres qui absorbent uniquement des souris, mais les dédaigne, y compris lorsqu’elles sont aromatisées au mucus de poisson pour tenter de le tromper. Thamnophis atratus, qui est une autre espèce côtière étroitement liée à Thamnophis couchii, dépend toutefois moins du milieu aquatique, ce qui permet de lui faire accepter de petits vertébrés, bien que cet apport doive être modéré, les nutriments qu’ils apportent étant sensiblement différents de ceux nécessaires. C’est pourquoi le choix des proies distribuées captivité ne doit pas être dicté par l’espèce seule, mais aussi en tenant compte des ressources disponibles dans le milieu naturel de l’animal.
Sources :
http://cvm.msu.edu/
http://www.gartersnake.info/
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