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    Les gants, amis ou ennemis de l’éducation de nos perroquets ? (éducation, comportement)

    Les gants, amis ou ennemis de l'éducation de nos perroquets ? (éducation, comportement)Nous entendons souvent dire par les détenteurs de perroquets et les comportementalistes que les gants font peur aux oiseaux et que par conséquent, il ne faut jamais en porter pour les manipuler. L’avis du spécialiste en comportement aviaire Ken Globus est tout autre.

    Selon lui, il s’agit d’un mythe. Certes, les psittacidés ont pour la plupart en tout cas, peur de ces enveloppes étranges dont nous pouvons recouvrir nos « pattes humaines ». Mais de combien d’autres choses ont-ils peur encore ? Un nouveau jouet, un nouveau chien dans la maison, une nouvelle plante dans la pièce. Vous l’aurez compris, ils sont de nature méfiante et donc craintive. Si la peur est aussi présente dans leur comportement au quotidien, cela ne nous empêche généralement pas de conserver le jouet, le chien ou la plante, quitte à mettre plusieurs semaines ou mois pour leur faire accepter cette intrus dans leur univers formaté.

    Les gants, amis ou ennemis de l'éducation de nos perroquets ? (éducation, comportement)Cependant, nombre d’experts interdisent fermement l’usage de gants. Alors que se passe-t-il lorsqu’un perroquet mord son maître systématiquement et que ce dernier se sent effrayé et impuissant ? La morsure étant douloureuse, il renonce et quitte la pièce. Il fait marche arrière. La fois suivant, le maître approche donc sa main avec davantage d’hésitation, des mouvements lents et saccadés par des sursauts au moindre mouvement de l’oiseau. Le perroquet devient alors plus nerveux et mord avec plus de conviction encore qu’il ne l’avait fait auparavant.

    C’est là qu’un déclic se produit dans son esprit. Après tout, si une morsure lui a permis de mettre en déroute une fois encore ce drôle d’oiseau à deux pattes, pourquoi ne pas recommencer ? Dès lors, le maître est plus réticent encore lorsqu’il se rapproche de son agresseur ailé et va jusqu’à reculer spontannément de lui-même, avant même d’avoir été mordu, pour éviter la confrontation. Le psittacidé est récompensé, il a obtenu exactement ce qu’il voulait. Cela signifie qu’un double apprentissage s’est produit : l’oiseau a appris à mordre et l’humain à éviter l’oiseau.

    Ken Globus considère que l’éviction des gants fait alors plus de mal que de bien à la relation entre l’Homme et l’animal. A une époque où les sujets destinés à vivre à nos côtés étaient capturés dans la nature par des mains gantées, certes, l’idée pouvait avoir quelque logique. Mais de nos jours ce n’est plus le cas. Les petits naissent en élevage avant d’arriver dans nos maisons et pourtant souvent, ils ont tout de même peur des gants. Il suffit de passer un peu de temps avec ce type d’animal pour comprendre que globalement, il a peur de tout ce qui est nouveau, qu’il s’agisse de gants ou d’autre chose. Ce ne sont pas à proprement les gants qui posent problème, mais la nouveauté dans son ensemble.

    Aussi, lorsque la morsure est redoutée au plus haut point, pourquoi ne pas utiliser des gants pour devenir invulnérable à la douleur, prendre de l’assurance et pouvoir enfin approcher l’oiseau sans crainte ? Ken Globus, dit « l’homme qui murmure à l’oreille des oiseaux » (« bird whisperer »), travaille depuis plus de 25 ans avec des perroquets. Lorsqu’il débute avec un nouvel oiseau, il commence toujours par le tester pour voir s’il a tendance à mordre. Si cela semble être le cas de façon exacerbée, il porte des gants durant les premières minutes, le temps que l’animal comprenne que mordre est sans effet et donc inutile. A partir de là, Ken Globus retire discrètement un gant pour continuer les manipulations avec une main gantée sur deux, jusqu’à enlever le second, l’oiseau n’y prêtant plus vraiment attention.

    Selon lui, les gants aident le maître à plusieurs niveaux. Tout d’abord, leur protection évite de sentir la douleur, comme nous l’avons déjé indiqué. Cela contribue aussi à réduire le niveau de peur et de stress de l’humain et rester calme. A partir de là, le mouvement des mains est plus assuré, plus franc, ce qui empêche l’oiseau de déceler le moindre signe de crainte ou d’hésitation en face de lui.

    La façon de déplacer les mains change véritablement la donne. Des années d’expérience avec des sujets parfois peu coopératifs ont conduit cet expert à penser, expérimentation à l’appui, que seule la nouveauté est source de peur et que les gants peuvent être de précieux alliés dans l’apprivoisement, pourvu qu’ils soient suffisamment souples pour que nous sentions ce que nous faisons. Habituer un oiseau à leur vue et à leur contact est-il finalement si différent de tout autre exercice de socialisation ? Les gants doivent-ils être exclus en tant qu’outil d’apprentissage ? Il appartient à chacun de nous de se forger une opinion.

    Les gants, amis ou ennemis de l'éducation de nos perroquets ? (éducation, comportement)

    Source : http://www.thebirdwhisperer.com/

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