Education : comment empêcher un chien de se montrer agressif devant sa nourriture ?

Nourrir un chien n’est pas un acte anodin, et nombreux sont les maîtres qui le découvrent à leurs dépends. Au moment de déposer la gamelle sur le sol, grondements et aboiements les font reculer aussitôt, par crainte d’une morsure. Voici une méthode utilisée par certains éducateurs canins aux Etats-Unis pour venir à bout de ce comportement. 

Lorsqu’un chien place ses pattes autour de sa gamelle, la posture est sans équivoque. Il grogne, montre les crocs et signifie de la sorte qu’il s’agit de sa propriété, et gare à celui qui voudra y toucher. A ce stade, tenter d’approcher peut se révéler dangereux pour les contrevenants et plus problématique encore lorsque la famille compte des enfants. Il faut donc réagir.

Il existe une méthode pour y remédier. Il faut tout d’abord intégrer l’idée que l’humain doive avant tout être un guide, un professeur, avant d’être un compagnon de jeu pour ce type de quadrupède. Il se place ainsi au-dessus du reste de la meute, en tant que leader.

Dès lors, le moment du repas va s’orchestrer de façon organisée. Le chien doit avant tout comprendre que c’est le maître qui décide quand il a le droit de manger, comme le ferait n’importe quel chef de meute. Pour cela, il faut commencer par le mettre en laisse.

La gamelle est déposée à terre à proximité de l’animal mais hors de sa portée. A ce stade, il cherche à l’atteindre, tire sur sa laisse, s’excite à la vue de la nourriture, voire jappe ou bave d’envie. L’éducateur doit garder une posture droite, ne pas réagir, attendre que le canidé se calme enfin et oublie la présence de nourriture. En dépit des apparences, il n’est pas affamé mais cherche juste à affirmer sa propriété alimentaire pour revendiquer une meilleure place au sein du groupe.

Une fois la situation apaisée, l’éducateur peut saisir la gamelle. Si le chien se montre à nouveau agité, il doit la reposer. Le quadrupède va progressivement comprendre ce que son comportement implique et finir par se montrer raisonnable. Dès lors, la gamelle lui est présentée à la main, mais en position haute, de sorte qu’une fois assis il doive lever la tête pour l’atteindre, la laisse l’empêchant d’avancer et rendant la morsure plus difficile.

La gamelle est ainsi maintenue en la déplaçant légèrement de temps à autres pour tester la réaction de l’animal si celui-ci semble plus détendu. S’il se comporte correctement, il peut continuer à manger. Si en revanche il récidive, la gamelle est écartée à nouveau jusqu’à l’apaisement complet, la laisse venant appuyer le geste au besoin pour le retenir. De jour en jour, l’homme va ainsi prendre l’ascendant sur le chien au travers de la distribution de nourriture, jusqu’à pouvoir déposer le récipient à terre, le testant avec une main factice, puis enfin détacher la laisse. Il ne faut pas hésiter à revenir en arrière si les mauvaises habitudes reviennent.

Le corps ne doit pas non plus être porté vers l’avant, ce qui serait la posture d’un égal dans la meute, non celle d’un leader. Même en position accroupie, le buste doit rester droit et le geste assuré. Un léchage enthousiaste alors indique notamment que ce n’est pas le cas, mais que le chien considère le maître comme son égal, ce qui est inapproprié. Enfin, il ne s’agit pas de retirer sans raison la nourriture, les règles devant être strictes mais justes pour l’animal, mais de parvenir à le nourrir sans risque de se faire mordre, autrement dit arriver à déposer son plat sur le sol et le repositionner sans danger. Mais attention, cela ne peut fonctionner qu’en faisant preuve d’assurance. Les mouvements de recul sont perceptibles et interprétés comme un signe de faiblesse. C’est pourquoi cette méthode doit être mise en oeuvre par un professionnel, surtout si le chien a déjà mordu.

Source : angelk