Le Cardinal de Richelieu, amoureux des chats jusqu’au bout
Le Cardinal de Richelieu, Armand Jean du Plessis de Richelieu de son nom de baptême, a vécu de 1585 à 1642. Il avait la réputation d’être un homme strict et intransigeant, écrasant les petites gens sous le poids des taxes qui le rendaient extrêmement impopulaire.
Sa puissance n’avait d’égal que son goût pour la Culture, auquel nous devons l’Académie française. Sa cuirasse comportait cependant un point faible, son amour des chats. Le poète François Maynard, déchu de la cour, ne s’y trompait pas, écrivant à son sujet avec aigreur « le tyran mitré de la France trouva pourtant un cœur de chair près de la miaulante engeance ».
En 1624, il fait l’acquisition de l’hôtel Rambouillet, qu’il modifie pour en faire son Palais, le « Palais Cardinal », aujourd’hui rebaptisé « Palais Royal ». Il y installe une chatterie pour abriter quatorze de ses compagnons en 1642, allant jusqu’à charger son médecin personnel de veiller sur la santé de ses protégés. Les animaux étaient encadrés par deux domestiques personnels chargés de les nourrir et de s’assurer qu’ils ne manquent de rien.
Les Persans et autres chats à poils longs étaient ceux qu’il préférait. Chacun des ses protégés avait un nom, souvent en rapprot avec ses traits de caractère :
- Felimare (tigré)
- Gavroche (semi-angora)
- Gazette (l’indicret)
- Lucifer (un félin noir de jais)
- Ludovic le Cruel (tueur de rats impitoyable)
- Ludoviska (amante polonaise de Ludovic le Cruel)
- Mimi-Paillon (angora doré)
- Mounard le Fougueux (querelleur, vif et capricieux)
- Perruque (tombée de la perruque de Racan)
- Pyrame et Thysbe (deux félins qui s’appréciaient au point de dormir enlacés dans les pattes l’un de l’autre)
- Racan (du nom du poète et académisien)
- Rubis sur l’ongle (un animal soucieux de son apparence qui buvait toujours son lait jusqu’à la dernière goutte)
- Serpolet (qui adorait le soleil)
- Soumise (une chatte acceptant tout de son maître).
Soumise était sans conteste la favorite de cette cour de moustachus. Un musée a été consacré aux chats de Richelieu au 15 Grand rue jusqu’à sa fermeture en 2007.
Le choix d’un nom tel que Lucifer a de quoi surprendre pour un homme d’Eglise. La présence de ces félins chez lui est d’autant plus étonnante qu’elle se situe durant la période de la chasse aux sorcières, auxquelles le sort des chats était lié par superstition. Cela n’a pas empêché Richelieu de faire montre de zèle contre ces femmes jugées diaboliques.
La salle réservée aux félins était attenante à sa chambre à coucher. Leur présence semblait apaiser ce bourreau de travail qui dormait très peu et se consacrait entièrement à son travail. Jusque sur son lit de mort, ses pensées sont allées vers ces compagnons de vie fidèles. Il leur a légué une maison ainsi que le personnel et l’argent nécessaires pour prendre soin d’eux. Hélas, ses dernières volontés n’ont pu être exaucées, la Garde suisse ayant finalement abattu ses protégés.
Sources :
http://www.kiscoscatland.com/
http://richelieu-eminencerouge.blogspot.fr/
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