Inde : quand les vaches envahissent la ville

L’évocation de la vache sacrée telle que la rapportent Tintin et le capitaine Haddock, en déesse souveraine qui établit son empire sur la chaussée n’est pas qu’un mythe en Inde.

Dans ce pays, elle est sacrée et personne ne se hasarde à la déplacer, même lorsqu’elle entrave la circulation. Cette stupéfiante réalité est vécue au quotidien par des millions d’Indiens.

En l’absence de vertes prairies, les restes des marchés font parfaitement l’affaire pour nourrir les bêtes.

En retour, la vache offre son lait à l’homme, qui le consomme de trois manières différentes : sous forme de lait, lait caillé et « ghee » (beurre clarifié). Le ghee est employé pour la cuisine, car il offre une excellente alternative face au beurre, difficile à conserver sans réfrigérateur et toxique à la cuisson. Il est également utilisé comme offrande lors de cérémonies religieuses.

Les excréments et l’urine ne sont pas considérés comme des déchets et sont récupérés soigneusement. Utilisés lors de rituels de purification dans la vie religieuse, ils ont également leur fonction dans la vie quotidienne. L’urine est utilisée pour ses vertus médicinales et la bouse est à la fois un excellent combustible et un désinfectant.

Voici quelques photos prises dans les quartiers de la ville de Bangalore, ville moderne de plus de sept millions d’habitants. Considérée comme une mère nourricière, respectée, choyée ou vénérée, ce ruminant coule des jours heureux sur le bitume de cette cité fourmillante. Et malheur à celui qui s’aviserait de lever la main sur elle, car le canon sacré hindou punit sévèrement celui qui commet le meurtre d’une vache.

Après avoir observé à la lettre tout un cortège de pénitences contraignantes, le coupable se voit dans l’obligation de donner tout ce qu’il a pour voir sa culpabilité effacée. En revanche, une fois morte de sa bonne mort, la vache donne ce qu’elle a encore à offrir, à savoir sa peau, qui est alors livrée aux tanneurs.

Remerciements : un grand merci à Yves pour avoir bien voulu partager ses photos avec nous.

Source : Christine