Perroquets et perception : l’instinct et les sens
Les oiseaux perçoivent le monde qui les entoure de façon très singulière. Pour survivre, ils se basent sur leur instinct, mais aussi sur leurs sens.
1. L’instinct
L’instinct dicte au perroquet d’éviter à tout prix le conflit avec les prédateurs potentiels. A la moindre alerte, il s’envole aussi vite et loin que possible, pour se préserver. S’il est acculé, il va le plus souvent utiliser son bec puissant pour se défendre. C’est aussi l’instinct qui le commande lors des migrations, de la quête d’eau et de nourriture, et de la formation de groupes. Des milliers d’années d’évolution ont conduit les psittacidés à devenir des animaux évolués, parfaitement étudiés pour voler. Cette aptitude leur a permis de développer des organes et un mode de vie spécifiques. Le fait de pouvoir s’élever dans les airs affecte depuis leur nature profonde jusqu’à leur perception du monde qui les entoure. Ainsi, les lieux de nidification trop peu élevés seront délaissés, car ils sont à la portée des prédateurs. Le risque de mise en danger est également plus élevé lorsque la recherche d’aliments se fait à terre.
Les perroquets ont une vision largement supérieure à celle des humains. Comme toutes les proies, leurs yeux sont beaucoup plus grands, proportionnellement à la taille de leur tête, ce qui leur permet de voir des détails depuis une distance importante. Cette faculté est telle, qu’elle approche les 360°. Ils ont aussi deux fovéas dans chaque œil, qu’ils peuvent bouger indépendamment l’une de l’autre, leur permettant de surveiller plusieurs objets simultanément. Ils détectent les mouvement beaucoup plus vite que les autres animaux. La plupart d’entre eux ont une vision nocturne comparable à la nôtre, parce-qu’ils sont plus actifs durant la journée, mais ils distinguent mieux les couleurs que nous. En effet, ils peuvent voir voir davantage de nuances, ainsi que les ultra-violets. Leurs paupières supérieures et inférieures se referment uniquement pour dormir. En dehors de ces périodes de repos profond, seule une troisième paupière balaie l’intérieur de l’œil pour hydrater et nettoyer la cornée. Elle est transparente, assurant une perception minimale de leur environnement.
3. L’odorat et le goût
Les scientifiques ont longtemps pensé que les psittacidés possédaient de faibles capacités olfactives. Récemment, le constat selon lequel d’autres espèces utilisent ce sens dans leur vie quotidienne pour s’orienter, trouver leur nourriture, et se reproduire, a permis de rejeter ce postulat.
Le sens du goût est peu développé chez les psittacidés. Celui des humains l’est davantage. Ils fondent leur recherche de nourriture sur leurs facultés visuelles et leur instinct. C’est la raison pour laquelle ils peuvent déguster un piment très fort sans en ressentir les effets et l’apprécier.
4. L’ouïe
La perception des sons est particulièrement aiguisée chez les becs crochus, bien qu’ils perçoivent une gamme de sons plus restreinte que nous. Pour le comprendre, il faut considérer le fait que ce sont avant tout des proies. De ce fait, les sens leur permettant d’échapper à leurs prédateurs, sont primordiaux en termes de survie. L’ouïe constitue donc leur première ligne de défense. Ils sont moins réceptifs aux hautes et basses fréquences, mais détectent les variations de vitesse et d’intensité sonores de façon étonnante. Il faudrait ralentir 10 fois la vitesse d’émission d’un cri d’oiseau pour percevoir toutes les nuances qu’ils entendent. Il sont même capables de sentir des vibrations dans leur corps et leur squelette, tout comme le faisaient les dinosaures avant eux, car leurs os sont creux. Ils entendent les sons, mais aussi les ultra-sons, tout comme les chiens. Cela augmente leur espérance de vie dans leur habitat naturel.
5. L’intelligence
La plupart des perroquets peuvent imiter des sons ou parler. Cela suffit à prouver qu’ils sont dotés d’une grande intelligence. Leur mémoire est excellente également. Il ont conscience de ce qu’ils veulent et de ce qui les amuse. Ils sont même en mesure de comprendre si leur humain est énervé, triste, ou joyeux. Certains peuvent résoudre des casse-têtes complexes, s’échapper des cages les plus étroites, voire anticiper des actions ou des gestes. Ils savent repérer les objets nouveaux ou étranges placés dans leur environnement, ce qui les amène parfois à s’en éloigner par méfiance.
6. Le toucher
Leur peau est pourvue de terminaisons nerveuses. Grâce à celles-ci, ils ressentent la pression, la douleur et l’intensité de la température.
En résumé, les perroquets sont des créatures vivantes d’une grande complexité. Leur fonctionnement biologique et leur approche du monde en fait des « machines » parfaitement rodées pour analyser les situations rencontrées, s’adapter, s’intégrer (y compris auprès d’espèces différentes de la leur), survivre.
Sources :
http://www.kitkatscustomparrotchat.com/
http://www.avianenrichment.com/
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