Jusqu’à quel stade peut-on considérer les cris d’un perroquet comme normaux ou acceptables ?
Les perroquets sont des animaux très expansifs; ils font de larges mouvements, mettent la pagaille à grande échelle, et adorent faire du bruit. Mais jusqu’à quel point les cris qu’ils poussent peuvent-ils être considérés comme acceptables dans nos maisons ?
Pour répondre à cette question, il convient de se pencher sur leurs origines sauvages et leur comportement dans leur milieu naturel. Tout d’abord, sachez qu’alors, aucun soleil ne se lève ou ne se couche sans être bruyamment célébré par les pisttacidés. Ce sont les moments où ces derniers se réveillent avant de partir se nourrir, ou se réunissent avant la nuit. Il est donc logique que se manifestent alors les rapports sociaux, tant sur le plan physique que vocal. En captivité il en va de même, car les périodes au cours desquelles les sujets sont les plus bruyants correspondent principalement au début et à la fin de la journée. Certaines espèces peuvent aussi avoir naturellement tendance à être bruyante durant la journée, durant des tranches d’une vingtaine de minutes environ à chaque fois.
Les vocalisations servent également un autre propos. Il s’agit d’émettre des cris visant à localiser un congénère et conserver le contact avec lui. Dans le cadre de la vie en captivité, les perroquets vont donc tenter de faire de même avec leur famille humaine. Pour que la communication soit possible en permanence, ils pourraient en temps normal rejoindre leur congénère, mais en captivité, il est va autrement.
Lorsque l’humain quitte la pièce, l’oiseau, lui, reste prisonnier de sa cage ou de la pièce dans laquelle il se trouve. Son rayon d’action pour rejoindre son maître est alors très limité. Par conséquent, il va commencer par pousser des cris d’appel, auxquels le maître pourra répondre pour garder le contact, car s’il ne le fait pas, le psittacidé va appeler de plus en plus fort, jusqu’à obtenir une réponse, qui sera alors souvent décalée par rapport à ce qu’il attend. En effet, le maître, excédé, va soudain répondre avec emportement, ce que l’oiseau n’assimilera pas comme un reproche, mais comme un mode de communication.
A terme, le ton pourrait fort bien monter d’emblée ainsi, l’oiseau retirant de cette expérience la leçon suivante : » lorsque je crie fort, mon maître me parle, donc je dois crier pour m’adresser à lui » . C’est la raison pour laquelle il faut penser à parler régulièrement à nos perroquets, y compris lorsque nous sommes hors de vue dans la maison, sans attendre les cris d’impatience répétés destinés à nous faire réagir. Un cri d’appel d’intensité modérée correspondra alors à une question du genre » où es-tu ? » . Un moment d’attente suit, qui est destiné à écouter s’il y a une réponse, c’est là qu’il faut intervenir et répondre sans crier. Le cris d’impatience ou de joie lors de l’arrivée de l’humain prodigue peuvent d’ailleurs y être assimilés.
D’autres cris peuvent être synonymes de peur dans une maison. Ils doivent être pris au sérieux et nécessitent une intervention rapide. En effet, un oiseau exposé à un élément perturbateur fort, qu’il s’agisse d’une menace réelle ou supposée pour lui, risque fort de développer une phobie si rien n’est entrepris pour le préserver. Une perte de confiance en l’humain peut aussi s’ensuivre et, dans les cas les plus sérieux, d’autres troubles du comportement peuvent survenir, comme des agissements stéréotypés ou le picage.
Vous l’aurez compris, le bruit fait partie intégrante de la vie d’un perroquet heureux, puisqu’il peut aussi en faire usage lorsqu’il joue, au même titre que le désordre. Un oiseau constamment silencieux est souvent synonyme de manque de confiance, de crainte, maladie ou blessure. Ce n’est pas une chose normale. En conclusion, si certaines manifestations sonores font partie intégrante du mode de vie de nos compagnons à plumes en captivité, leur excès peut être aussi suspect que leur absence. Si chacun de nous a son propre seuil de tolérance, il n’en demeure pas moins important de tenir compte de leur mode de vie et de leurs attentes afin de pouvoir déterminer ce qui cause éventuellement les cris excessifs.
Source : angelk
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