Les problèmes de comportement inhérents à l’instinct naturel des perroquets
Chez les perroquets, certains comportements considérés comme déviants ne sont en réalité que l’expression de l’instinct naturel. Ils font comme partie intégrante de leur être, et il est impossible de les en dissocier. A l’état sauvage, ils peuvent leur sauver la vie, mais en captivité, ils sont problématiques. En effet, se faire mordre, supporter des cris ou voir les nouveaux venus se faire agresser par ses psittacidés n’est pas du goût de tout le monde.
Lorsque le perroquet juvénile arrive, il a quelques mois à peine, et il semble possible de modeler son comportement et son caractère exactement comme nous le souhaitons. Or cette croyance est complètement utopique. Son cerveau est comme le disque dur d’un ordinateur, pré-programmé pour se livrer à toutes sortes d’agissements face à certaines situations. Des millions d’années d’évolution et de sélection naturelle ont participé à remplir sa banque de données, avec un pare-feu dernier cri pour nous empêcher de modifier ce que la nature s’est employée à mettre en place avec tant de soin.
Suivant l’espèce, il est possible d’observer des nuances, des variations dans l’instinct. Pour leur permettre de survivre et se reproduire, la nature a doté chacune de spécificités dans ce domaine. Ces dernières dépendent de l’environnement dans lequel elles doivent évoluer, du type de menace auquel elles ont à faire face, de leur régime alimentaire et de la disponibilité des ressources dans ce domaine. Pour communiquer, celles ayant à se répartir sur de longues distance sans visibilité ou vivant au sein d’un groupe important sont amenées à produire des cris puissants, tandis que celles vivant au sein de groupes modestes sont par essence moins bruyantes. C’est ce qui conduit parfois les perroquets captifs à crier, voire hurler suivant le cas, à l’attention de leur détenteur, lorsqu’ils le perdent de vue, pour ne pas perdre le contact.
Tous les perroquets sont enclins à témoigner sans cesse leur affection à leurs compagnons ou leur partenaire, par le biais du toilettage mutuel. Lorsqu’ils voient sur un congénère une plume naissante ayant besoin d’un petit » coup de bec » (nous dirions de pouce), l’instinct les conduit à en retirer aussitôt la gaine protectrice. Cela va se reproduire en captivité, mais être transposé sur les accessoires dépassant de la tenue du maître. Ainsi un bouton, une fermeture éclair, une mèche de cheveux ou, comme cela s’est produit avec mon Ara macao récemment, une plume glissée dans la coiffure vont attirer l’attention des oiseaux, déclencher automatiquement le retrait de ce qu’ils jugent, de leur point de vue, indésirable dans le » plumage » humain. Ce qui est perçu par le maître comme un désagrément, une mauvaise conduite, est avant tout un service rendu à un » congénère » , si maigre la ressemblance soit-elle. Car l’humain est tout ce que le psittacidé a sous la patte pour donner libre court à son instinct dans une maison.
Ainsi, demander à une Conure soleil de ne pas crier ou à un Cacatoès rosalbin de ne pas arracher nos boutons de veste ou mordre les étrangers revient à demander à une girafe de danser le French cancan, c’est impossible. En revanche, l’éducation donnée à des perroquets va contribuer à contrôler certains aspects excessifs de leur instinct, pour faciliter la cohabitation homme-animal.
Sources :
http://www.naturalencounters.com/
http://www.featherme.com/
http://www3.upatsix.com/
Laisser un commentaire