AnimOgen à la découverte du vautour fauve et du vautour de Rüppell
Lors d’une visite au zoo de Fréjus, dans le Var, nous avons découvert deux espèces de vautours, le vautour fauve et le vautour de Rüppell. Cela a été l’occasion d’en apprendre plus sur ces rapaces à la mauvaise réputation, par le biais de leur soigneur, qui s’est volontiers prêté au jeu.
Ces deux espèces font partie de la famille des Accipitridés et du genre vautour (Gyps). Leur tête et leur cou sont dépourvus de plumes pour leur permettre de rester propres près l’avoir plongée dans les carcasses, d’une part, mais aussi de ne pas rester coincés à l’intérieur. C’est le mâle le plus âgé qui est à la tête de la colonie. Les repas se dérulent d’une façon très hiérarchisée, sans bousculade. Les mâles les plus âgés mangent les premiers, le chef en tête, puis les femelles, les petits étant les derniers autorisés à se servir. Cela assure la survie des adultes, seuls capables de participer à la protection et à la perpétuation de l’espèce. Ils peuvent absorber une grande quantité de nourriture en un seul repas puis jeûner pendant plusieurs jours, aussi les zoos leur imposent-ils une journée de jeune par semaine.
Le vautour fauve (Gyps Fulvus) est présent dans l’ensemble de l’Europe, notamment en France et en Espagne. Son plumage est brun avec un col de plumes plus claires à la base du cou. Il vit en colonie. Il se nourrit de carcasses. Cette espèce a failli disparaître en France, mais a été réintroduite avec succès dans son habitat d’origine. Le fait que la presse se soit peu intéressée au phénomène et que le projet ait mieux été préparé, au contraire de celui lié à la réintroduction des loups, n’est sans doute pas étranger à cela. Cet oiseau de proie ne s’en prend que rarement aux troupeaux et les bergers sont dédommagés, ce qui met fin au problème de base tant redouté par les éleveurs. On le rencontre actuellement dans les Cévennes.
Le vautour de Rüppell (Gyps rueppelli), est quant à lui originaire d’Afrique, d’Arabie soudite, d’Espagne et du Portugal. Son plumage est noir avec des tâches plus claires. Une sorte de col de plumes blanches cerne la base du cou. Un seul oeuf est pondu chaque année ce qui,associé aux dommages causés par les pesticides dans son habitat naturel, explique son déclin. En 2011 l’oeuf pondu dans le zoo de Fréjus était infertile, ce qui signifie qu’il n’y aura pas de petit cette année. Son territoire s’étend sur un rayon de près de 150 km.
Cette rencontre nous a permis de voir les vautours, dont la réputation d’oiseau de mort a été largement véhiculée par les westerns américains, sous un jour nouveau. Ici nous n’avons pas vu d’animaux assoiffés de sang, violents et brutaux tels que les dépeint l’imagerie collective. Au contraire, nous avons découvert un monde presque empreint de douceur, ce qui est assez paradoxal étant donné leur mode d’alimentation, et très organisé. Avec leur oeuf unique pondu chaque année, ils font presque figure d’êtres fragiles et vulnérables.
Source : soigneur du zoo de Fréjus
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