Comportement : le rôle de l’imprégnation chez les perroquets juvéniles
Chez les perroquets, deux formes d’imprégnation se distinguent. L’imprégnation filiale leur permet d’apprendre à reconnaître leurs semblables et leurs parents et l’imprégnation sexuelle définit l’espèce au sein de laquelle ils vont choisir leur partenaire lorsqu’ils atteignent l’âge adulte. Ten Cate a mis en évidence en 1984 le fait que les juvéniles encore au nid pouvaient être sexuellement imprégnés par d’autres espèces que la leur s’ils étaient mis en contact avec elles à l’âge voulu. Cela a aussi été observé par Junco chez des merles en 1988 par ailleurs.
A ce jour, aucune recherche n’a été entreprise pour déterminer précisément la durée du processus d’imprégnation chez les perroquets. De même, les scientifiques ignorent encore si cette empreinte est réversible ou définitive. Tout ce qui a pu être établi est que l’empreinte filiale se produit à un stade particulier de l’évolution qui n’intervient pas avant le 14 ème jour de l’oisillon. Aengus et Millam qui sont parvenus à cette conclusion en 1999, partant de l’idée que les yeux et les oreilles sont encore clos jusque là, ce qui enferme l’oiseau dans une bulle exempte de stimulations sonores ou visuelles.
Les facultés d’assimilation liées à l’imprégnation sont génétiquement programmées pour que le perroquet apprenne un maximum de choses utiles durant une période limitée. Il est probable que le stade le plus propice à cela est celui qui va du séjour au nid jusqu’à la période juvénile qui suit. Toutefois, il est des spécialistes qui jugent que le manque de rapports sociaux avec des congénères est à l’origine de l’incapacité de certains psittacidés à se reproduire correctement en captivité. Mais cela n’a pu être étudié de façon scientifique jusqu’alors.
En 2002, Munkes a défini les caractéristiques de l’imprégnation. Selon lui, il s’agit d’une période limitée de développement au cours de laquelle le perroquet vit des expériences nouvelles et acquiert des connaissances. Il considère que ce qui est appris durant cette étape cruciale reste ancré à vie dans le psychisme de l’animal, sans retour en arrière possible. Cependant, Munkes pense que la période d’imprégnation et le moment où les acquis sont mis en application ne doivent pas nécessairement être simultanés.
En résumé, l’élevage des perroquets à la main revient selon lui à leur faire vivre une période de privation comme première expérience dans leur développement et leur apprentissage de la vie. Les psittacidés élevés de la sorte devraient éprouver certaines sensations qui leur sont dès lors interdites et qu’aucun mode d’élevage artificiel ne saurait contrebalancer ou reproduire. Rien ne peut apporter les mêmes expériences de vie et stimulations sensorielles que celles que les parents apportent à leurs petits durant leurs premier pas, que ce soit sur le plan tactile, visuel, ou même sonore, comme c’est le cas des cris d’apaisement chez les Amazones.
Source : angelk
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