L’expression de la beauté animale par les artistes et naturalistes au fil des siècles
Les artistes ont été inspirés par la nature dans leurs représentations. De tout temps, la beauté animale a fait l’objet de leur admiration.
Durant la Renaissance, la limite entre animal réel et imaginaire est relativement floue dans les représentations. Il faut dire qu’à cette époque, on ne connait pas les espèces exotiques telles que les girafes. Peintres et sculpteurs se basent donc sur les récits et croyances. Ils s’attachent à imager les moeurs, l’anatomie, la capture, la moralité, les augures et les différents usages. De ce fait, la licorne et la vache sont vues sur le même plan.
Leur attitude consiste donc essentiellement à concentrer toutes les informations dont ils disposent à l’époque. Leur observation personnelle intervient largement dans la représentation des animaux vivant autour d’eux. Léonard de Vinci en est un excellent exemple. Il a réalisé de nombreux croquis de chats notamment (cf photo à la fin de cet article), sans doute en observant ceux qui l’entouraient. Mais pour représenter des animaux inconnus pour lui, il expliquait lui-même dans ses notes qu’une chimère viable, autrement dit un animal dont l’existence était crédible, devait être combinée à d’autres dont l’existence était connue.
L’imagerie d’autrefois représente souvent le chien de chasse en meute. Mais durant la Renaissance, il est représenté sous forme de portrait, hors de la meute. (chiens de chasse de bas salon , au Louvre). Diane et Blonde, de la meute de louis XIV, ont été représentées car elles étaient importantes à ses yeux dans la meute. Des qualités de vigilance, de garde et d’affection lui ont ensuite été associées. Des tableaux représentant le chien comme animal de compagnie sont alors apparus.
Dès le XV ème siècle, les européens découvrent l’Asie, l’Afrique et d’autres continents sur lesquels vivent des créatures aux couleurs extravagantes. C’est l’époque à laquelle apparaissent les cabinets de ménageries chez les nobles et les riches en tout genre. On y trouve des autruches, des crocodiles, des insectes et un oiseau d’une grande rareté, le corbeau blanc.
Au XVI ème siècle, la physiognomonie est en plein essor, une représentation suivant la ressemblance physique à un animal. Le Brun fait une conférence sur le parallèle hommes et animaux. Cela repose sur de simples analogies, pour détecter des traits psychiques à travers des traits physiques.
En 1770, Pierre Comper, naturaliste hollandais, essaie de prouver la supériorité de l’art grec. Avec un outil appelé » angle facial « , il veut prouver que plus l’homme tend vers l’animal, plus l’angle du crâne est fuyant. Il fait le parallèle avec l’Apollon du Belvédère, qu’il place à côté et qui équivaut selon lui au stade de la perfection. En termes de perfection, l’humain est compris entre 70 et 80 degrés selon lui. Tout ce qui est au-delà est fait selon les règles de l’art.Tout ce qui est en-deçà se rapproche du singe.
Linné et Buffon vont par la suite classer les espèces selon une chaîne hiérarchique. Cuvier arrive à reconstituer animaux disparus. Lamarque et Darwin font émerger la théorie de l’évolution. L’homme est une espèce animale parmi les autres. C’est alors qu’apparaît la caricature. Animaliser, c’est tirer quelqu’un hors de l’Humain. Darwin est transformé en chimpanzé car il a écrit la théorie de l’évolution. C’est l’animalité. Les fables ont incité les enfants à croire qu’il y avait des similitudes entre société humaine et société animale, l’Ours gourmand, l’âne paresseux, le renard rusé. Ce sont autant d’images qui ont marqué les esprits de l’époque et traversé les siècles jusqu’à nous.
Source : Beauté animale, Arte.
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