Santé : la santé des rongeurs, un défi pour les vétérinaires
La vie de nos rongeurs de compagnie ne compte pas uniquement des moments agréables. Ils peuvent tomber malades, nécessitant alors les soins d’un vétérinaire. Cependant, certaines règles faussent la donne.
En effet, la nature même de l’intervention va être déterminée par deux facteurs majeurs, le prix et le dosage des substances utilisées. Le praticien va devoir articuler sa prescription autour de ces critères, aussi surprenant que cela puisse paraître.
A cela il y a deux raisons. La première est que les rongeurs sont des animaux dont la valeur marchande est faible. Leurs détenteurs ayant souvent déboursé moins de 15 ou 20 euros pour acquérir le leur, ils imaginent difficilement en dépenser des centaines pour prendre en charge leurs problèmes de santé. Dès lors, si le vétérinaire veut pouvoir accomplir son travail correctement tout en tenant compte de cette donnée purement pécuniaire, le champ de ses possibilités se trouve restreint. Il doit se limiter aux traitements les moins coûteux pour parvenir à ses fins, soigner le patient et donner satisfaction à son client, ce qui constitue déjà une gageure.
Mais le défi ne s’arrête pas là. Traiter un rongeur nécessite l’emploi de doses infinitésimales de médicaments, dont certains qui ne lui sont pas nécessairement destinés à l’origine. Il s’agit d’espèces extrêmement sensibles et de petit gabarit, pour lesquelles peu de données précises sont disponibles en ce qui concerne la médication. Le praticien doit donc jongler avec les dosages et la posologie des substances, dans l’espoir d’atteindre le but souhaité. A ce stade, nous pourrions presque parfois parler de médecine expérimentale.
En tant que client, il n’est pas toujours facile de prendre conscience de la difficulté rencontrée dans cet exercice, surtout sans en connaître les règles. Nous apprécions généralement les efforts fournis à leur juste valeur, y compris lorsque le vétérinaire a recours à de nouvelles substances, tant que les résultats sont là. Nous oublions parfois que lorsqu’il est question de maladie, les moyens thérapeutiques mis en oeuvre n’aboutissent pas toujours, qu’ils soient ou non appropriés.
Soigner un rongeur représente donc un double défi pour un vétérinaire, gérer correctement le coût des soins et la taille du patient. S’il y parvient sans causer de réaction inappropriée de l’organisme, le but est atteint. Dans le cas contraire, il tâche d’ajuster la posologie, avançant prudemment jusqu’à trouver le dosage idéal. Voilà pourquoi lorsque notre vétérinaire spécialiste des NAC prend en charge la santé de notre animal, nous devons nous montrer compréhensifs, envisager le bien-être de notre compagnon tout autant que le casse-tête que le praticien doit résoudre, face à un être qui ne sait pas exprimer ce qu’il ressent avec des mots, y compris lorsqu’il souffre.
Source : http://www.vspn.org/
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