Les ptilopes, des pigeons qui se souviennent d’avoir été des perroquets
Je viens de découvrir une famille d’oiseaux que je ne connaissais pas : les ptilopes ! Et c’est un vrai coup de coeur !
Si vous avez une passion pour les perroquets et de la tendresse pour les colombes, voici un compromis pour le moins détonnant : ces colombidés surprenants raffolant de chaleur, d’humidité et de fruits, partagent avec les psittacidés l’exotisme de leurs origines ainsi que les couleurs incroyablement chatoyantes de leur plumage.
La famille des » Ptilinopus » regroupe cinquante-trois espèces différentes. Pour la plupart timides et discrètes, elles restent difficiles à observer dans la nature et l’on ne connaît que peu de choses sur leur mode de vie et leur comportement alimentaire.
Ces pigeons forestiers vivent dans la canopée primaire tropicale et subtropicale ainsi que dans les forêts de galeries. Arboricoles avant tout, ils évoluent à l’intérieur de l’étage supérieur de la forêt en récoltant les fruits dont ils se nourrissent à même les branches, ne descendent au sol que pour s’abreuver et ne s’aventurent pas au-dessus de la cime des arbres. La plupart des espèces sont exclusivement frugivores et consomment la grande variété de baies et de fruits à leur disposition. Beaucoup apprécient les figues et les fruits de palmier. La prospection se fait généralement en couple ou en petit groupe familial, contrairement aux perroquets qui sont beaucoup plus grégaires.
Au moment de la nidification, les ptilopes construisent comme nos pigeons ruraux un nid assez fragile de brindilles entrelacées et de vrilles de plantes grimpantes sur la fourche d’une branche feuillue, mais pondent un seul oeuf, blanc ou crème, par couvée. La couvaison est assurée par les deux parents pendant dix-huit à vingt-trois jours, selon les espèces, et le pigeonneau peut s’envoler au bout d’une quinzaine de jours.
L’édification du nid sur une croisée de branches à découvert rend incertain le développement du petit, qui, très exposé, devient une cible de prédilection pour les prédateurs. Même si, dans l’état actuel de nos observations, les ptilopes ne sont pas en réel danger d’extinction (« préoccupation mineure »), il n’en demeure pas moins que leur habitat forestier tend à rétrécir au profit des exploitations humaines…
Certains se sont lancés dans l’aventure de l’élevage en captivité, qui commence à trouver ses marques.
Les résultats sont plus probants avec les grandes espèces comme le ptilope porphyre ou le ptilope perlé, car elles sont plus résistantes, plus adaptables et peuvent supporter une température de 10 degrés.
Les plus petites espèces comme le ptilope mignon, à diadème ou à couronne lilas ont davantage besoin de chaleur (minimum 20 degrés), comme nos perroquets, et doivent être installées dans des abris chauffés en hiver, couverts et arborés pour reproduire au mieux leur environnement naturel.
Les éleveurs et les zoos rencontrent par ailleurs une difficulté de taille : une fois l’œuf unique pondu, les parents s’en désintéressent et ne le couvent pas, même s’il n’est pas clair.
Face à cette énigme délicate, les éleveurs ont le choix entre faire couver les oeufs de ptilope par leurs cousins européens (pigeons ou tourterelles), ou faire de l’élevage à la main.
Les résultats ont été très aléatoires tant que le protocole de nourrissage était à un stade expérimental. Là encore, les résultats sont plus encourageants avec les grandes espèces.
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Si l’élevage à la main des ptilopes vient à se généraliser avec succès, il est fort probable que ces pigeons pour le moins colorés viendront, comme les perroquets, orner davantage nos volières et pourquoi pas nous suivre dans nos maisons comme tout animal de compagnie qui se respecte, pour nous régaler de leur froufrou d’ailes sonore, de leurs roucoulements étranges et de leurs couleurs si vives et si intenses ?
Sources :
http://www.oiseaux.net/
http://www.youtube.com/
Oiseaux exotiques n°383, Elevage des ptilopes
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