Santé : problèmes pouvant survenir chez les perroquets lors du nourrissage à la main (EAM)
Le nourrissage d’un perroquet à la main est une opération particulièrement délicate à mener à bien. Différents problèmes peuvent en découler, que la main soit experte ou non. Nous allons tacher de les passer en revue, afin de vous aider à y voir plus clair.
Parmi les écueils les plus fréquemment rencontrés se trouvent le manque de réaction lors des repas, les bruits respiratoires suspects, le souffle court, un jabot qui reste rempli plus longtemps qu’il ne devrait, un animal apathique ou excessivement agité. Tout cela s’explique généralement par une erreur commise par le parent de substitution et nécessite une intervention rapide.
1) Une pâtée servie trop chaude
Il est primordial de ne pas servir la pâtée à une température trop élevée. Il faut s’assurer à l’aide d’un thermomètre qu’elle soit être maintenue entre 34 et 37 °C. Car lorsque le mélange est trop chaud, cela peut brûler le jabot ou l’œsophage. Pire encore, une brûlure est susceptible, suivant son degré de gravité, de causer la mort du jeune psittacidé.
Parfois, ce problème est réglé en plaçant une sonde dans le jabot, mais il faut alors que l’œsophage soit intact. C’est à cette seule condition que l’oiseau a une chance de survivre après le retrait du tube. Il ne faut donc jamais utiliser un four micro-ondes pour réchauffer les aliments, car les ondes les réchauffent inégalement, créant des zones cachées particulièrement chaudes et dangereuses. Le bain marie permet au contraire de maintenir en douceur la température souhaitée de façon homogène sans variation soudaine.
2) Une pâtée servie trop froide
A l’inverse, si la pâtée n’est pas assez chaude, sa digestion est plus difficile. Or, les juvéniles n’ont pas ou peu de plumes. De ce fait, ils sont incapables d’assurer leur thermorégulation, et n’ont pas suffisamment de réserves énergétiques pour compenser la faible température des aliments qu’ils ingèrent. Ils ne parviennent donc pas à maintenir la pâtée à une chaleur suffisante pour la digérer. Lorsque cela se produit, le jabot ne se vide pas.
3) Une déformation du bec
Le bec d’un juvénile est encore tendre. Une attention particulière doit lui être apportée lors des nourrissages quotidiens. Ainsi, lorsque l’ustensile employé pour donner la pâtée fait pression, le bec est susceptible d’être déformé. Il en va de même si l’essuyage après le nourrissage est un peu trop vigoureux. Dans les deux cas, une déviation ou une malformation de la mandibule peut s’ensuivre.
4) Une infection
Une infection bactérienne, fongique ou « yeast » empêche parfois le jabot de se vider entre deux rations. Les bébés sont le refuge idéal pour les germes et bactéries environnantes, car leur système immunitaire est encore défaillant. Aussi les ustensiles et accessoires en contact avec l’oisillon doivent-ils être régulièrement et soigneusement nettoyés et désinfectés, y compris les mains nourricières.
5) Une fausse route
L’administration d’une quantité trop importante de nourriture trop rapidement peut causer ce que l’on nomme fausse route, ou fausse déglutition. Cela se produit lorsque la quantité délivrée n’a pas le temps d’être ingérée. Le surplus est alors attiré vers les voies respiratoires par un phénomène d’aspiration. Si la portion ainsi détournée est trop grande, c’est la mort assurée en quelques minutes. Il est donc primordial de laisser à chaque petit le temps de manger à son rythme, en n’exagérant pas les doses et en veillant à attendre qu’il ait absorbé la part précédente avant de lui en donner à nouveau. Cette précaution est indispensable, sachant qu’il n’existe aucun remède.
C’est en veillant à maintenir une hygiène stricte et en prenant les précautions qui s’imposent que les jeunes oisillons aurons une chance de devenir un jour de grands et beaux perroquets. C’est aussi à cela que l’on reconnaît un professionnel aguerri.
Sources :
http://www.loveyourparrot.com/
http://www.parrotsociety.org.au/
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