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    La nutrition des psittacidés en captivité (deuxième partie) : entre carence et excès, une ration idéale ?

    La nutrition des psittacidés en captivité (deuxième partie) : entre  excès et carence, la ration idéale ? Depuis l’apparition de l’alimentation industrielle pour les perroquets en captivité, on a tendance à vanter les mérites de ces granulés ou extrudés en affirmant qu’il s’agit d’une formule « complète » idéale comblant tous les besoins nutritionnels permettant aux perroquets de se passer de graines, voire même de fruits.

    Si en effet les extrudés permettent de pallier les deux défauts majeurs des mélanges de graines, à savoir le tri opéré par les psittacidés et le fait qu’ils ne consomment pas les enveloppes décortiquées par leurs soins dans lesquelles se trouvent une partie des éléments nutritifs indiqués dans la composition du mélange, ceux-ci ne constituent pas pour autant un aliment complet et possèdent eux-mêmes un talon d’Achille. La composition mentionnée sur les paquets d’extrudés ne correspond pas non plus à « l’ingéré réel », car les perroquets ne savent pas digérer tous les lipides et de nombreuses protéines sont de mauvaise qualité. Tous ne seront pas transformés en énergie utile, ou « énergie métabolisante ».

    La nutrition des psittacidés en captivité (deuxième partie) : entre excès et carence, la ration idéale ?Selon le Docteur Gomis, lors de la quatrième édition des Journées du Perroquet, aucune étude sérieuse n’a été entreprise sur les besoins nutritionnels des psittacidés. Le marché de cet animal de compagnie est restreint et n’est pas assez rentable pour qu’un laboratoire de recherches investisse. Il s’avère donc que la composition des extrudés et granulés, y compris ceux de qualité, est fondée sur des études concernant les poules (considérées comme des animaux de rente) parfois combinées à l’unique étude réalisée sur les perruches ondulées ! Notre connaissance des besoins nutritionnels des psittacidés et nos moyens de les combler sont donc approximatifs.

    De manière générale, la notion de « ration complète »est illusoire et utopique. Derrière la variété des mélanges de graines se cachent des carences en acides aminés (Lysine, Méthianine), en sels minéraux (Calcium, Phosphore, Sodium, Manganèse, Zinc, Sélénium), et en vitamines (vit.A, vit.D3, vit.E, vit.K, riboflamine, acide panthoténique, niacine, vit.B12 et choline).
    Les mélanges de graines sont plus riches en lipides que les extrudés. Ces derniers, en revanche, sont plus riches en glucides, avec une teneur intéressante en fibres et en protéines.

    Au parc zoologique de Mulhouse, dans lequel le Docteur Gomis a exercé pendant quelques années, des rations « ménagères » ont été mises au point pour nourrir quatorze espèces de perroquets différentes, en se préoccupant de « l’ingéré réel » et de l’apport nutritionnel.
    La première est destinée aux perroquets granivores. Il s’agit d’une combinaison de :

    • 45,6% de pommes coupées en cubes
    • 8,1% de carottes coupées en cubes
    • 24,7% de tournesol trempé, germé
    • 12% de maïs trempé, germé
    • 7,1% de croquettes pour chien trempées
    • 3,6% de poudre de Sofcanis (supplémentation pour canidés : 5g pour 100g de tournesol trempé)
    • 1 fruit variable selon disponibilité.

    La nutrition des psittacidés en captivité (deuxième partie) : entre excès et carence, la ration idéale ?La seconde a été conçue pour les perroquets frugivores, plus délicats à nourrir en captivité. Voici sa composition :

    • 75% de pommes
    • 20% de bananes (que l’on peut remplacer tout ou partie par de la betterave rouge)
    • 5% de raisins secs sultamines trempés
    • supplémentation Simial (190g pour 750g de pommes, 200g de bananes et 50g de sultamines).

    Les deux préparations ont fait leurs preuves dans le parc zoologique de Mulhouse et sont des exemples du juste équilibre que l’on peut obtenir avec les trois éléments à notre disposition : produits frais, graines et aliments industriels. Les deux menus ont été toutefois supplémentés, sans dépasser pour autant la dose fatidique, ce qui conduirait au surdosage et à l’excès, aussi nocif que la carence et le sous-dosage.

    La solution unique et la ration idéale n’existent pas en matière de nutrition chez les psittacidés en captivité. C’est à notre tour d’user de stratégies, de faire preuve d’esprit d’analyse et de discernement pour rendre optimale la ration alimentaire de nos protégés et veiller ainsi sur leur bien-être.

    La nutrition des psittacidés en captivité (deuxième partie) : entre excès et carence, la ration idéale ?

    Source : Christine

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