L’impact biologique de la catastrophe nucléaire de Fukushima sur les papillons
L’accident qui s’est produit à la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, a marqué les esprits par son ampleur et son impact sur la population nippone. Ce que l’on sait moins, et dont les médias ont moins parlé, c’est que les animaux ont été également touchés, notamment les papillons.
L’impact que cette catastrophe a eu sur ces derniers, et plus particulièrement l’espèce appelée Zizeeria maha, commune en Asie, est préoccupant, surtout si le sort de la population locale est envisagé dans cette région du monde.
Une étude a été effectuée par un laboratoire de recherches avec plusieurs échantillons de cette espèce (144 au total), prélevés dans dix régions différentes du Japon, y compris Fukushima et ses alentours proches, le tout deux mois après la catastrophe (mai 2011). Il en ressort que les papillons issus de cette région ont développé plus d’anomalies génétiques que les autres, comme des antennes mal formées ou encore des pattes manquantes ou supplémentaires selon les cas, en passant par des ailes trop petites et difformes, et des irrégularités au niveau des yeux.
Pour ceux qui penseraient que les données sont faussées parce-que l’étude a été menée près de l’ancienne centrale, en fait il n’en est rien, puisque l’équipe du professeur Otaki (le directeur des recherches) a effectué ses travaux à 1 750 kilomètres du site de l’accident, là ou le taux de radiations était quasiment nul. Il n’y avait donc aucun risque pour que des éléments extérieurs viennent perturber les papillons et donc influencer les recherches elles-mêmes.
Dans la seconde partie de leur étude, six mois plus tard, les scientifiques ont à nouveau prélevé des échantillons de l’espèce dans les dix mêmes régions que précédemment, dont Fukushima donc. Ils se sont alors aperçus, en chiffres, que le double d’échantillons présentaient des anomalies corporelles. Ils en ont donc déduit qu’en plus des radiations elles-mêmes, la nourriture contaminée et la transmission des gênes avaient une importance capitale dans le développement des papillons. I
l faut dire que l’équipe connait bien cette espèce, puisqu’elle travaillait déjà sur ces caractéristiques depuis 2001, soit dix ans avant la catastrophe nucléaire. Ils savaient donc déjà que la couleur des papillons était un indicateur de bien-être de l’insecte et qu’elle reflétait également le changement de température sur Terre, se modifiant en fonction du climat et de la chaleur.
Malheureusement, ce n’est pas parce qu’aucune radiation n’est plus présente dans l’air que les malformations et autres anomalies génétiques vont disparaître. En effet, la transmission des gênes, elle, continue et provoque encore et toujours des problèmes chez les papillons qui, eux non plus, n’ont pas demandé à subir la loi des hommes.
Source :
swapmagic
http://www.bbc.co.uk/
Laisser un commentaire