Les chevaux vont-ils devenir hors-la-loi ?
Les chevaux sont appréciés par ceux qui les montent autant que par ceux qui ne font que les admirer. La plupart d’entre nous ont déjà eu la chance d’en approcher une fois au moins dans leur vie. Cependant, cela pourrait fort bien changer suite à un fait divers survenu aux Etats-Unis.
Tout a commencé en 2006, dans la ferme Glendale, située à Milford, lorsqu’un jeune garçon voulant caresser un cheval s’est fait mordre au visage par celui-ci, au point de se voir déchirer un morceau de joue.
Un précédent jugement avait conclu que les chevaux étaient une espèce naturellement vicieuse. Or, cela posait une problématique de taille pour les fermiers, éleveurs de chevaux et propriétaires de centres équestres.
Si les chevaux étaient perçus comme dangereux, il deviendrait progressivement difficile, voire impossible de les assurer, d’une part, et le monde de l’équitation se trouverait ébranlé dans son ensemble, si les parents soucieux de la sécurité de leur progéniture, n’inscrivaient plus leurs enfants dans les clubs hippiques.
En résumé, la validation d’une telle décision reviendrait à jeter le discrédit sur l’ensemble du monde équin dans cet Etat, avec de graves conséquences, non seulement sur la survie de l’espèce, dont la population serait amenée à s’amenuiser, mais aussi aussi sur les filières mercantiles qui s’y rattachent et ont rapporté 221 millions de Dollars à l’Etat rien qu’en 2005.
En février 2012, les juges ont entendu le témoignage de Timothy Astriab, le propriétaire de Scuppy, l’animal incriminé. Celui-ci s’est défendu en disant que ce cheval n’était pas différent des autres, en cela que si un doigt lui était présenté, il le mordrait sans doute. Mais au lieu de défendre sa cause, cet argument s’est retourné contre elle. La Cour d’appel en a déduit que l’espèce à laquelle Scuppy appartenait était « vicieuse », et que par conséquent, la morsure était prévisible. A ce titre, les propriétaires de la ferme auraient dû prendre les précautions nécessaires pour éviter que ce genre d’accident ne se produise.
Eleveurs de chevaux et amateurs d’équitation ont quant à eux fait une demande conjointe auprès de la Cour Suprême de l’Etat, afin d’obtenir l’annulation de la décision de la Cour d’Appel. Le Connecticut Farm Bureau et le Connecticut Horse Council ont adressé un manifeste au tribunal, pour dire que selon le droit commun, la méchanceté n’est généralement jugée que suivant des critères d’âge, race, et sexe, et non en envisageant une espèce dans son ensemble. De son côté, Fred Mastele, président par intérim du Conseil d’Etat chargé attaché au monde équin, a encouragé les propriétaires de chevaux à assister à l’audition prévue mardi 01 er octobre 2013, pour soutenir la famille Astriab. Selon lui, les chevaux ne sont pas des animaux vicieux, et encore moins des bêtes agressives. D’ailleurs, le premier jugement, rendu en 2010, avait donné raison à la défense, argumentant que le père de l’accusation n’était pas parvenu à démontrer l’implication de Scuppy dans des agressions antérieures. Astriab avait alors indiqué ne jamais avoir vu ce dernier mordre qui que ce fut en 28 ans.
De son côté, le juge Robin Wilson a indiqué que « les chats ont tendance à gratter et les chevaux à mordre », mais que les plaignants n’avaient pas démontré, comme il se doit que les défendeurs savaient que Scuppy en particulier, et non le reste de ses congénères, avait tendance à essayer de mordre d’autres chevaux ou ses semblables.
L’issue de ce procès déterminera le sort de Scuppy, voire celui de l’ensemble des chevaux du Connecticut, à savoir s’ils vont devenir ou non hors la loi à l’avenir. Cet Etat sera-t-il le premier à mettre en cause l’aptitude des chevaux à être apprivoisés ? Quel est votre avis sur cette affaire ?
Sources :
http://abcnews.go.com/
http://www.nj.com/
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